Le passage du candidat du Rassemblement national démocratique (RND) à la présidentielle, Azzedine Mihoubi, est passé, hier, presque inaperçu dans la wilaya de Médéa où le concerné a jeté son dévolu sur la petite ville de Beni Slimane (à 60 km à l'est du chef-lieu), pour animer un meeting qui, tout compte fait, n'a pas drainé grand monde. La population de Beni Slimane a continué à vaquer à ses occupations comme à l'accoutumée et l'événement n'ayant été perceptible que par la présence des membres du service de sécurité déployés autour de la salle de conférences. Le prétendant à la fonction présidentielle a, visiblement, donc préféré éviter les principales agglomérations de la wilaya, telles que Médéa, Berrouaghia et Ksar El-Boukhari, pour des considérations peut-être liées aux craintes d'être chahuté par les populations de ces villes qui connaissent une grande mobilisation de hirakistes. Modulant son intervention en fonction de son auditoire composé de militants de son parti et d'agriculteurs, l'orateur s'est focalisé sur la promotion de la zone de Beni Slimane qui, dira-t-il, est destinée à devenir un pôle agricole et céréalier, comme souhaité par feu Houari Boumediene lors de la pose de la première pierre du barrage qui irrigue le nouveau périmètre agricole. Dans un rapide intermède, le candidat, dont le discours a été ponctué par des arrêts causés par de stridents parasitages, a mis un tantinet d'éloquence pour justifier l'organisation de l'élection présidentielle, car, pour lui, "c'est le seul moyen de sortir le pays de la crise". "Le peuple est sorti le 22 février pour exiger l'application des articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent que le peuple est source de pouvoir. Nous sommes en train d'y aller par la voie des élections", indique-t-il. Sentant la redondance du discours politique, l'ancien ministre de la Culture reviendra aux conditions à mettre en place pour le développement de la zone de Beni Slimane en futur pôle agricole et céréalier eu égard à ses potentialités qui sont à même de satisfaire les besoins de la région, et ainsi, de ne plus continuer à compter sur les seules ressources procurées par le pétrole. Ce qui fera réagir un citoyen présent au meeting. "J'ai l'impression d'entendre le même discours plein de promesses comme ceux qui ont toujours été servis par les responsables de partis et les responsables politiques parmi ceux qui nous ont gouvernés. On a parfois l'impression qu'ils tirent des plans sur la comète en voulant mettre en place de nouveaux mécanismes de soutien et d'accompagnement aux investisseurs pour arriver à l'autosuffisance alimentaire, en utilisant les technologies de pointe et les satellites dans la production et la commercialisation des produits de l'agriculture, etc.", assure-t-il.