Les arrestations effectuées ces derniers jours dans les rangs des jeunes du hirak ayant pris part à des actions contre la tenue de la présidentielle ont fait réagir Amnesty International, qui a qualifié ces arrestations d'"arbitraires", tout en se disant "profondément préoccupée par ce climat de répression et de restrictions aux libertés d'expression qui marque ce début de campagne électorale". "Plusieurs personnes ont été arbitrairement arrêtées, ces derniers jours, au cours de manifestations pacifiques contre la tenue de l'élection présidentielle prévue pour le 12 décembre prochain. Amnesty International est profondément préoccupée par ce climat de répression et de restrictions aux libertés d'expression qui marque ce début de campagne électorale", a affirmé Hassina Oussedik, directrice d'Amnesty International Algérie. Et d'ajouter : "Ces arrestations arbitraires limitent fortement les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion, garantis par la Constitution. Le respect de ces droits est une condition essentielle dans tout processus électoral. Les opposants aux élections ou aux politiques menées par le gouvernement doivent avoir la possibilité d'exprimer leurs opinions sans crainte de représailles ou de répression." Pour sa part, Reporters sans frontières (RSF) a déploré le fait que les journalistes de la radio et de la télévision publiques et de médias proches du pouvoir fassent l'objet de "pressions grandissantes de leurs directions qui les poussent à évoquer le prochain scrutin présidentiel sous un angle favorable, alors que le scrutin est rejeté par une majorité d'Algériens". "À l'approche du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain, RSF appelle les autorités algériennes à respecter le pluralisme médiatique et le débat d'idées pendant la campagne présidentielle. Nous exhortons le gouvernement algérien à ne pas entraver le travail de la presse et appelons les autorités à respecter leurs propres engagements pris aux niveaux national et international", a déclaré le directeur du bureau Afrique du Nord de RSF, Souhaieb Khayati. En outre, RSF a évoqué le cas de la démission, le 17 novembre, de Linda Hamed, présentatrice des journaux d'information de la radio Chaîne III, mais aussi la suspension "sans préavis" de quatre journalistes du quotidien Le Temps d'Algérie par la direction de leur groupe. Une suspension condamnée par la Fédération internationale des journalistes (FIJ) qui est, à ses yeux, une "nouvelle entrave à la liberté de la presse". "Nous soutenons nos confrères du Temps d'Algérie. Il est tout à leur honneur d'avoir défendu leurs opinions et l'éthique des journalistes, et il convient de respecter leur indépendance professionnelle. Cette suspension est inadmissible. C'est une atteinte à la liberté de la presse et plus largement à la liberté d'expression et d'opinion. Nous demandons à la direction du Groupe Média Temps Nouveaux d'abandonner les charges contre ces journalistes et d'annuler leur suspension", a déclaré Anthony Bellanger, secrétaire général de la FIJ. Après quoi, l'ONG a demandé au gouvernement algérien "une réelle protection des journalistes".