Le 40e mardi de manifestation estudiantine contre le système à Bouira a été marqué par une énorme mobilisation contre l'élection présidentielle du 12 décembre. Ils étaient plusieurs centaines d'étudiants à battre le pavé pour réclamer l'annulation du scrutin. Mieux encore et pour la première fois depuis la reprise de la contestation à l'échelle locale, les étudiants de Bouira ont appelé à recourir à la grève générale dans tous les secteurs, afin de faire plier le système. En effet, et selon les milliers de manifestants qui ont battu le pavé, hier, face à "la sourde oreille des décideurs, seule la grève générale peut faire reculer le système", affirment les protestataires pour lesquels le scrutin que compte organiser le système n'a aucun sens. Les candidats à la présidentielle du 12 décembre ont été également décriés par les étudiants. "Ils (candidats, ndlr) n'ont ni honneur ni dignité. Ils se font chasser de partout, le peuple ne cesse de les insulter et eux continuent de nous mépriser", lancera une étudiante. D'après les protestataires, la sortie de crise ne peut venir de personnes qui ont contribué à maintenir le système et à le pérenniser. "La seule et unique solution à la crise actuelle est de passer directement à un conseil de transition." Le slogan "Dawla madania, machi âaskariya" (Un Etat civil et non militaire), a été scandé à tue-tête par les marcheurs. Un imam, venu soutenir les marcheurs, s'est, quant à lui, démarqué de la position officielle du syndicat des imams. "Je ne peux cautionner les discours officiels, car cela va à l'encontre de ma foi et de mes convictions. Le peuple veut se libérer et il doit être écouté", a-t-il dit. Tout au long de leur procession, les centaines de citoyens, munis de banderoles et autres pancartes où il y avait écrit entre autres "Libérez les otages", "Libérez la justice", ont sillonné les différentes artères de la ville de Bouira en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place.
