Animant une conférence, hier, à Tizi Ouzou dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'Homme, Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du FFS, a préféré consacrer l'essentiel de son discours à la situation politique du pays et, plus particulièrement, au scrutin présidentiel prévu pour demain, 12 décembre. Abordant d'emblée les conséquences que peut générer l'élection du 12 décembre, Ali Laskri a estimé que "ce coup de force électoral ne fera qu'isoler le pouvoir algérien à l'extérieur et creuser davantage le fossé qui le sépare du peuple à l'intérieur". Cela parce qu'à l'extérieur, a souligné Laskri, tout le monde sait que le pouvoir est en train de trafiquer et de mentir. À l'intérieur, a-t-il poursuivi, le peuple algérien a réussi à réaliser un consensus contre le pouvoir, et même si celui-ci arrive à faire passer ce scrutin, le peuple restera dans la rue et poursuivra sa révolution, car il croit dur comme fer à sa révolution. "Aujourd'hui, même la contre-révolution menée par le pouvoir a échoué tant la violence dans laquelle il a essayé d'entraîner le peuple n'a pas réussi, car ce dernier a su rester pacifique", a argumenté le membre de l'instance présidentielle du FFS avant d'ajouter que, désormais, le pouvoir est acculé. Pour lui, la solution est dans la transition démocratique et la mise en place d'une nouvelle Constitution qui permettra d'aller vers une élection libre et démocratique. Poursuivant son intervention, Ali Laskri n'a pas omis de dénoncer les arrestations arbitraires d'activistes de la révolution. "Ceux qui procèdent aux arrestations de militants pacifiques vont répondre devant l'Histoire", a-t-il déclaré, non sans s'en prendre également à ceux qui mènent ce qu'il a qualifié d'"opération de règlement de comptes en mettant d'anciens responsables en prison", alors que, a-t-il précisé, "la justice est loin d'être indépendante". Avant Laskri, le sénateur Moussa Tamadartaza a pris la parole, s'en prenant surtout aux cinq candidats à l'élection présidentielle, qu'il a qualifiés d'"éléments de la crise". "N'oublions pas qu'ils font partie de la catastrophe passée", a-t-il souligné, estimant que "le 12 décembre est une porte grande ouverte à la consolidation du système, mais aussi vers une nouvelle impasse encore plus complexe". Autrement, dit-il, "la transition démocratique est la clé de sortie de la crise et de la faillite institutionnelle et constitutionnelle actuelles".