Dahmane Zenani, M'hamed Boukhari et Yacine Benmansour avaient été condamnés le 14 octobre dernier à une année de prison ferme. Le verdict des trois activistes arrêtés, en octobre dernier, à Tamanrasset pour "attroupement non armé" et "incitation à attroupement", est tombé, avant-hier. La cour de la wilaya les a condamnés à trois mois de prison ferme, a-t-on appris de Mouloud Boukhari, frère de l'un des mis en cause, en faisant savoir que la nouveauté de ce procès en appel consiste en l'annulation du chef d'accusation relatif à "attroupement non armé" et la réduction de la peine d'emprisonnement qui était fixée à 12 mois. D'après notre source, la défense a demandé l'acquittement et la libération des détenus qui devraient encore rester en prison jusqu'à la mi-janvier 2020. Pour rappel, les trois activistes incarcérés, Dahmane Zenani, M'hamed Boukhari et Yacine Benmansour, ont été condamnés le 14 octobre dernier, par la première instance judiciaire près le tribunal de Tamanrasset, à une année de prison ferme. Leur arrestation a eu lieu le 13 du même mois, peu après un rassemblement de protestation contre le projet de loi sur les hydrocarbures qui s'est tenu devant le siège de l'APC de Tamanrasset. Les tuniques bleues ont procédé d'abord à l'arrestation de Dahmane Zenani qui, lors du rassemblement de contestation contre ladite loi, a brandi des écriteaux portant des slogans hostiles aux tenants du pouvoir en place. Les deux autres militants, M'hamed Boukhari et Yacine Benmansour, ont été, à leur tour, arrêtés, le même jour, au niveau de la sûreté de wilaya où ils se sont rendus pour avoir des nouvelles de leur camarade placé en garde à vue pour "attroupement non autorisé". Membres du mouvement non agréé "Ma Frat" — littéralement ce n'est pas fini —, les trois détenus sont connus pour leur engagement et leur immuable lutte contre le système et ses sbires depuis 2011 — date de la création dudit mouvement. La révolution populaire n'a servi que de continuité à leur long combat mené contre le despotisme et la marginalisation dont ils se sentent victimes, particulièrement Dahmane Zenani qui, artisan de son état, aura laissé trois filles et une épouse sans revenus en mesure de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. D'après ses proches, la situation sociale de sa famille s'est beaucoup dégradée depuis son emprisonnement et son arrestation qualifiée d'arbitraire par de nombreux activistes qui ont promis de continuer la lutte contre les pratiques liberticides du régime abhorré et ses symboles. Un élan de solidarité a ainsi été marqué en faveur des trois détenus qui ont toujours répondu présent aux différentes manifestations contre "l'avanie" et l'asservissement que subit la population de cette wilaya du Grand-Sud. En tirant le diable par la queue compte tenu de leur statut de chômeurs, Dahmane, Yacine et M'hamed savent pertinemment que le changement a un prix à payer et qu'il faut faire des sacrifices pour y arriver.