Résumé : Baya discute avec Samia en toute franchise. Elle lui demande si elle avait bien réfléchi avant de prendre la décision de quitter son mari. Samia rétorque qu'il ne lui restait plus que cette solution. Elle demande à Baya où était son mari. Baya rit. -Je n'ai jamais eu de mari. Je ne me suis jamais mariée. -Aussi belle que vous êtes ? -Eh bien, elmektoub comme on dit chez nous. À vrai dire, j'ai reçu plusieurs prétendants du vivant de mes parents. Mais aucun d'eux ne me plaisait. Le temps est passé, mes frères et sœurs se sont tous casés. Une fois mes parents décédés, j'ai déménagé de notre ancien appartement, qui était trop grand pour moi, pour m'installer dans ce trois-pièces. Dans la journée, je travaille. Et le soir, j'essaye de m'occuper. Je suis dans les associations. -Rym me l'a déjà précisé. Vous vous occupez de femmes en détresse. -Oui, entre autres. -Donc, vous pourriez m'aider ? -Bien sûr. Nous allons tout d'abord tenter de vous dénicher un petit job. Le reste suivra de lui-même. -Je n'aimerais pas vous déranger trop longtemps. -Me déranger ? Mais tout le plaisir est pour moi, ma chère. J'aurais au moins de la compagnie pour les prochaines soirées. Et puis, avec cette adorable enfant, on ne verra même pas le temps passer. Samia sourit. -Je devrais penser à la mettre à l'école le plus tôt possible. -Nous allons régler ça dès demain. Pour le moment, je vois que vous arrivez à peine à garder les yeux ouverts. Venez, je vais vous montrer votre chambre. Samia prend Maya par la main et suit Baya qui les précède dans une chambre simple, mais très agréable. Un grand lit recouvert d'une couette de couleur marron, une armoire, une coiffeuse et une chaise formaient le décor. -Ce n'est pas le grand luxe, mais c'est tout de même confortable et assez chaud. Samia lui serre le bras. -Cette chambre est bien meublée. Nous avons tout ce qu'il faut. Maya pourra dormir avec moi dans ce grand lit. Que demander de plus ! -Vous avez la salle de bain juste en face. -Merci Baya. Vous êtes bien aimable de nous recevoir. Je vous revaudrai ça un jour. -J'espère que vous vous y plairez chez moi. Dès demain matin, nous irons faire quelques petites courses pour la petite. -Je crois qu'elle a déjà tout ce qu'il faut. -Non. Pas vraiment. Je n'ai ni jouets, ni couverture pour enfants, ni même de couverts de table pour elle. -Nous nous contenterons de ce qu'il y a, Baya. Ne vous en faites donc pas pour nous. La jeune femme sortit de la chambre après avoir souhaité une bonne nuit à Samia et embrassé Maya qui dormait déjà. Bien loin de là, Djamel faisait les grands pas dans son salon. Il avait appelé à maintes reprises à l'auberge où Samia et Maya avait séjourné lors de leur passage à Venise et on lui avait à chaque fois rétorqué que la jeune femme et sa fille avaient quitté les lieux. Son épouse ne l'avait pas contacté il y a plus de trois jours. Que s'est-il passé ? Samia avait-elle changé de résidence ou avait-elle décidé de visiter une autre ville ? Et même dans ce cas précis, pourquoi le faisait-elle languir ? Des idées noires vinrent s'ajouter à son désarroi. Est-ce Maya qui était malade ? Samia ne voulait peut-être pas l'alarmer, ou n'osait pas l'appeler avant d'être rassurée sur son état. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.