Le parquet général soudanais a ouvert une enquête sur les crimes commis au Darfour à partir de 2003, visant les responsables du régime d'Omar el-Béchir, destitué en avril sous la pression de la rue, a déclaré, hier, le procureur général. "Nous avons débuté une enquête sur les crimes commis au Darfour à partir de 2003", a déclaré le magistrat, Tagelsir El-Heber, à son arrivée à Khartoum, après un déplacement aux Emirats. Il a ajouté qu'il s'agissait de "dossiers contre d'ex-responsables du régime" de M. Béchir. Ce dernier est visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis en 2009 et 2010 par la CPI pour "génocide", "crimes contre l'humanité" et "crimes de guerre" commis dans le cadre des violences au Darfour. Le nouveau gouvernement a promis de pacifier les régions en conflit, dont le Darfour, où une guerre sanglante entre rebelles et forces progouvernementales a fait 300 000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2003 selon l'ONU. Le 14 décembre, Béchir a été condamné à deux ans dans une institution correctionnelle pour corruption par un tribunal de Khartoum.