Neuf activistes du collectif associatif d'Aokas, interpellés pour s'être opposés au projet d'un célibatorium de police au niveau de la commune, ont comparu jeudi devant le juge. Le verdict sera rendu le 23 janvier prochain. Un rassemblement citoyen a été observé, jeudi dernier, devant le tribunal de Béjaïa. Les manifestants, engagés majoritairement dans le mouvement populaire en cours, à l'instar des membres du Pacte pour une alternative démocratique (PAD), la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH) et les animateurs des cafés littéraires, sont venus manifester leur solidarité avec les neuf activistes. Les manifestants ont dénoncé "la justice du téléphone" et réclamé l'abandon des poursuites contre les prévenus qui, d'ailleurs, faisaient partie des personnes, nombreuses, qui s'étaient opposées physiquement à l'implantation du chantier. C'est d'ailleurs la majorité de la population d'Aokas qui avait dit non au projet, comme en témoignent les nombreuses actions organisées en septembre 2018, à l'appel du collectif associatif, qui regroupait les habitants de différentes localités de la commune d'Aokas. C'est ainsi que les citoyens de cette station balnéaire s'étaient mobilisés et opposés à l'attribution du permis de construire d'un célibatorium de police par les services de l'APC d'Aokas. L'infrastructure en question devrait être réalisée sur un site s'étendant sur 2 000 m2. Les travaux de construction de ce célibatorium avaient été entamés, "alors que l'entreprise réalisatrice ne disposait même pas de permis de construire", s'est indigné l'un des membres du collectif, présent au rassemblement tenu devant le palais de justice de Béjaïa. La population d'Aokas réclame, a-t-il ajouté, "la réalisation d'un équipement public, comme une école ou un hôpital, sur l'assiette foncière concernée". Et c'est pour cette raison que "les acteurs du hirak sont venus aujourd'hui nous soutenir. C'est une cause juste, qui concerne tout le monde", affirmera-t-il encore.