Les Philippines ont annoncé hier aux Etats-Unis leur décision de rompre le pacte militaire majeur qui lie les deux pays dans une alliance historique, déclenchant un compte à rebours de six mois avant la résiliation effective de l'accord. Ce pacte signé en 1998, le "Visiting Forces Agreement" (ou VFA, accord sur les forces étrangères), offre un cadre légal à la présence de troupes américaines aux Philippines et pour l'organisation d'exercices militaires conjoints. "La résiliation du "Visiting Forces Agreement" a été notifiée au chef de mission adjoint à l'ambassade des Etats-Unis" à Manille, a indiqué sur twitter le ministre philippin des Affaires étrangères, Teodoro Locsin. Le président philippin Rodrigo Duterte a souvent menacé depuis son élection en 2016 de mettre fin à l'alliance de son pays avec les Etats-Unis, au profit de la Russie ou de la Chine. Il avait spécifiquement menacé de résilier le pacte militaire VFA en 2016 – puis de nouveau en janvier dernier, après l'annulation par les Etats-Unis d'un visa pour l'ex-chef de la police du pays, Ronald Dela Rosa, aujourd'hui sénateur. Washington n'avait pas justifié sa décision, mais Manille y a vu une sanction contre la sanglante guerre contre le narcotrafic engagée par Rodrigo Duterte dans l'archipel, très critiquée à l'étranger. En réaction, M. Duterte a déjà refusé l'invitation du président américain Donald Trump à se rendre à un sommet Etats-Unis-Asean (Association des nations d'Asie du Sud-Est) en mars.