Les dirigeants réunis pour un sommet du G5 Sahel à Nouakchott ont affirmé mardi la nécessité d'une intensification tous azimuts de l'effort pour "endiguer la spirale de la violence" dans la sous-région, ont rapporté hier les médias locaux. "Le Sahel requiert plus que jamais une attention accrue et coordonnée de la part des Etats de la région et de la communauté internationale pour endiguer la spirale de la violence", a déclaré le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, lors de ce sommet où son pays recevait du Burkina Faso la présidence tournante du G5 Sahel. Le G5 Sahel, qui inclut également le Mali, le Niger et le Tchad et qui fournit depuis 2014 un cadre de coopération entre les cinq pays sur la sécurité et le développement, tenait ce sommet ordinaire, alors que le Sahel est confronté à une sévère dégradation sécuritaire. Les attaques terroristes – souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires – ont fait 4000 morts dans ces trois pays en 2019, cinq fois plus qu'en 2016, selon l'ONU. Et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées. Pour sa part, le président du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a fait état, lors de ce sommet, d'une "crise humanitaire sans précédent au Sahel". "Nous avons un besoin pressant de victoires concrètes contre le terrorisme. Répondre à ce besoin existentiel est le vrai défi de ce sommet", a souligné de son côté le président de la commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat. Il a fait valoir l'incompréhension des civils devant l'apparente impuissance à faire cesser les violences et a réclamé une "montée en puissance" de la force conjointe transfrontalière du G5 Sahel qui tarde à atteindre sa pleine mesure (5000 hommes). "Je vous rejoins pour dire qu'un sursaut de mobilisation, de coordination ou de priorisation est nécessaire", a aussi affirmé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.