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Blida : la vie à l'ombre du confinement
Des habitants de la ville des roses témoignent
Publié dans Liberté le 06 - 04 - 2020

"Confinés, mais pas morts. " Ce leitmotiv, les Blidéens le répètent à chaque tournure de phrase, eux qui sont appelés à vivre un confinement total supplémentaire de quinze jours.
Barricadée par des barrages filtrants de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales, Blida, la ville des Roses, est devenue, l'espace d'un isolement pénible, une région où il ne fait pas bon vivre. Pourtant, témoignent ses habitants, cette mesure est la seule parade à même de combattre la propagation du coronavirus qui touche désormais plus d'une quarantaine de wilayas.
"Personnellement, je m'astreins aux consignes de confinement. Je sors une fois tous les quatre jours pour faire des achats. Evidemment, j'utilise les réseaux sociaux pour émettre mes consignes aux citoyens de Blida, à ma famille et à mes amis pour les sensibiliser. Certes, ils sont résignés, mais on doit éviter le pire qui nous guette", témoigne M. Khrief, enseignant à l'université Saâd-Dahlab de Blida, joint par téléphone.
Pour cet enseignant, le confinement ne signifie nullement un isolement total, mais une mesure sanitaire salvatrice pour parer à la propagation du coronavirus dans la capitale de la Mitidja. Pour cause, bien qu'il soit confiné avec sa famille, il reste constamment en contact sur internet avec ses étudiants et les enseignants. "Certes, c'est délicat, mais je suis en contact avec mes étudiants, car il y a des travaux de recherche qui s'effectuent et qu'on doit réaliser malgré les circonstances. Je reçois sur ma boîte email les travaux de mes étudiants et je les contacte par téléphone pour discuter comme si nous étions à la faculté."
Dur, dur de rester chez soi
M. Khrief reconnaît que le confinement n'est pas un conte de fées et affecte le moral au fil du temps. Il avouera que "le confinement est difficile à vivre. Imaginez que vous soyez confinés durant trois ou quatre jours. Pour moi, le fait de sortir pour faire les emplettes constitue une bouffée d'oxygène. Sinon, j'essaye de répartir mon temps dans la recherche, la correction des travaux des étudiants, un peu de télévision, facebook, la lecture et le téléphone", développe encore cet enseignant qui se réjouit que ses enfants gèrent leur quotidien tant bien que mal.
Ce n'est pas le cas de M. Lamine, cadre d'un grand groupe automobile basé à Alger, qui, chaque instant, fait face au stress de son fils qui désire partir à Alger pour voir ses grands-parents qui le gâtent. "Le confinement est difficile à vivre. Mais je m'interroge chaque matin si on avait un autre choix, car, après tout, nous sommes en vie. Je m'occupe de ma famille, mais mon fils m'interroge au moins une dizaine de fois par jour si le coronavirus était parti pour voir ses grands-parents à Alger", témoigne notre interlocuteur, également joint par téléphone.
Selon M. Lamine, tous les produits de première nécessité sont disponibles à Blida, malgré la fermeture de certains commerces à cause de la difficulté de s'approvisionner à partir des autres wilayas. "Je sors tous les quatre jours pour faire mes courses, acheter mes cigarettes ou encore le gel hydroalcoolique et les produits d'hygiène", explique-t-il, affirmant que les pouvoirs publics devront passer à un confinement national pour juguler la propagation du coronavirus.
"Tant qu'il y a les déplacements interwilayas, la pandémie risque de gagner du terrain. Pourquoi ne pas s'inspirer de l'exemple de Blida et généraliser cette mesure sanitaire pour arrêter cette catastrophe qui nous gangrène chaque jour ?", s'interroge ce cadre qui appelle à la vigilance dans le cas où le confinement serait prolongé.
Les jeunes et les démunis très affectés
Même son de cloche chez Lazhar Hebiche, ingénieur en génie civil dans un groupement d'entreprises basé à Dar El-Beïda et mis en congé spécial depuis le 17 mars dernier. "Je suis estomaqué de voir que le confinement n'est pas respecté par tout le monde. Pour moi, je dirais Dieu merci que nous soyons encore en vie. J'ai mis tous les moyens pour que mes enfants ne ressentent pas cet isolement. Je sors rarement pour faire les emplettes ou jeter les ordures ménagères. Moralement, c'est difficile à tenir, mais on n'a pas le choix. Le rythme de vie a totalement changé.
J'aurais aimé qu'ils nous fassent des autorisations de circulation pour éviter les attroupements dans les marchés et le superettes", nous dit notre interlocuteur qui regrette que les jeunes de la Mitidja et les familles démunies vivent mal ce confinement. Selon ce cadre, les Blidéens qui n'ont pas les moyens appropriés, notamment un moyen de locomotion, sont contraints d'aller vers les surfaces commerciales pour acquérir des marchandises au rabais et s'exposent au risque du coronavirus.
De la solidarité et des appels à la vigilance
Bien plus, notre témoin déplore que les jeunes de la Mitidja s'agglutinent autour d'une partie de dominos ou d'autres jeux pour tuer le temps dans les quartiers. En revanche, il se réjouit que des caravanes de solidarité raniment, de temps à autre, la ville des Roses en mettant un peu de baume aux cœurs, notamment en distribuant des dons aux catégories vulnérables.
"Il y a de tout à Blida, mais les citoyens déclinent le même artifice pour sortir, à savoir celui d'aller acheter au quotidien alors que le confinement dicte la vigilance et non l'insouciance", déplore encore notre témoin. Heureux qu'il soit confiné aux côtés de sa maman à Larbâa, même s'il n'a pas les moyens appropriés, R. Mohamed, fonctionnaire, estime que cette mesure sanitaire est "un mal pour un bien". Exerçant à Alger, Mohamed qui prend en charge sa génitrice de 90 ans estime qu'il avait de la chance de prendre un congé au bon moment.
"Chaque matin, je remercie Dieu de voir que celle qui m'a mis au monde est vivante. Nous devons comprendre que c'est le prix à payer, même si chaque instant de confinement paraît comme une éternité. On s'en sortira, il suffit seulement de résister", nous dira encore Mohamed.

FARID BELGACEM


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