La Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh) a réclamé hier une enquête "indépendante" sur de présumées brutalités dont aurait été victime l'activiste Brahim Laâlami, relaxé jeudi après cinq mois de détention à la prison de Bordj Bou-Arréridj. "Si la Laddh se félicite de la libération de l'activiste Brahim Laâlami, une enquête indépendante et impartiale devient une obligation légale après ses déclarations sur des brutalités qu'il aurait subies après son arrestation ayant entraîné diverses fractures", estime la Laddh dans un communiqué signé par son président, Me Noureddine Benissad. Dans des déclarations faites à plusieurs médias et sites d'information, peu après sa libération, Brahim Laâlami a assuré avoir subi des violences lors de son arrestation en octobre dernier. "Les auteurs de ces pratiques doivent être identifiés et déférés devant un tribunal", réclame la Laddh. Dans le même contexte, elle appelle à la libération de tous les détenus d'opinion "qui n'ont fait qu'exercer leurs droits" reconnus par la Constitution et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie, la libération des journalistes Khaled Drareni et Sofiane Merakchi et à l'arrêt des poursuites contre les journalistes Abdelhai Abdelssami et Saïd Boudour. "Ces journalistes n'ont fait qu'exercer leur métier et les chefs d'inculpation pour lesquels ils sont poursuivis n'ont aucun rapport avec les faits commis. Leur maintien en prison n'est ni juste, ni utile. Leur mise en détention s'apparente plus à une lettre de cachet qu'à une question de droit", souligne le communiqué. Aussi appelle-t-elle à la levée des blocages des sites d'information Maghreb Emergent et Radio M. Crise sanitaire oblige, la Laddh ne manque pas, par ailleurs, d'appeler à libération des détenus les plus vulnérables pour éviter la propagation du coronavirus dans le milieu carcéral ainsi qu'au "soutien économique" aux travailleurs ayant perdu leur emploi, les journaliers, ceux qui travaillent dans le secteur informel et les familles les plus démunies qui, assurément, sont éprouvées durant cette conjoncture exceptionnelle.