Amputé de ses principaux principes, l'Aïd El-Fitr censé procurer une liesse générale a été sans saveur. En effet, la cérémonie marquant la fin du mois sacré du Ramadhan de cette année diffère des précédentes car elle s'est déroulée dans des circonstances douloureuses caractérisées par un confinement général imposé par la pandémie de Covid-19. Sans la prière collective des fidèles dans les mosquées et les embrassades pour la présentation des vœux, sans les visites familiales, les déplacements vers les cimetières pour se recueillir sur les tombes des parents et proches décédés particulièrement les ascendants et les descendants comme de coutume, cet événement est décrit comme étant morose pour tous, y compris pour les enfants. Si les parents ont consenti des sacrifices pour acheter à leur progéniture des habits neufs pour la circonstance, l'enthousiasme de les porter a disparu puisque les enfants sont condamnés à rester chez eux dans le but évident d'éviter tout contact avec leurs camarades et s'exposer ainsi aux risques de contamination. Néanmoins, si en théorie les nouvelles mesures prises par décrets doivent impérativement être appliquées sur le terrain, dans certaines communes, elles ont été outrepassées par des citoyens inconscients, principalement en milieu rural. Ainsi, au premier jour de l'Aïd, des véhicules et des motos circulaient librement, des cimetières grouillaient de visiteurs, des présentations de vœux avec embrassades et autres accolades tout comme des personnes circulant sans le port du masque ont été recensés. A. B.