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Le reflet de l'intolérance sociale
Fresque vandalisée et artistes menacés
Publié dans Liberté le 01 - 06 - 2020

Le rôle de la société, des spécialistes et des autorités est plus que jamais vital. Un engagement sans condition, afin de protéger ces artistes, revaloriser l'art.
L'Algérie connaît depuis plusieurs années déjà une déferlante de haine à l'encontre de tout ce qui se rapporte à l'art. Les mentalités, l'ignorance et l'intégrisme de certains ont démontré, à maintes reprises, la rare violence dont peuvent faire l'objet les œuvres elles-mêmes et, par ricochet, les artistes. Ces derniers voient non seulement leurs travaux saccagés, mais sont aussi, au mieux, au centre des critiques, au pire la cible d'attaques, de menaces et de lynchages d'une rare violence, relayés qui plus est par des individus hermétiques à l'art et à la culture en général. Le dernier fait en date n'est autre que celui de la désormais tristement célèbre fresque murale d'Alger-Centre.
Située à quelques encablures de La Casbah, au boulevard Mostefa-Ben Boulaïd, l'œuvre réalisée dans le cadre du projet Dj'art en 2014 par un collectif de street artists, que sont Sneak, Serdas, l'Homme Jaune, Slimane Sayoud, Dahmen Hamidi et Bold Jpg, a été vandalisée par un groupe d'individus voyant en ce travail artistique, censé égayer un tant soit peu le quartier, une menace pour les constantes sociales et religieuses. Pire, un symbole indéniable de "franc-maçonnerie" qu'ils ont pour mission de détruire, et de la plus vile des manières, en effaçant à l'aide d'une peinture blanche les symboles "franc-maçonniques" qu'ils ont cru détecter.
Ces ennemis de l'art et du beau vont pousser le zèle à son extrême en se filmant en train de commettre l'abjecte manœuvre. Pour "sauver l'honneur" et mettre fin au dessein des artistes qui véhiculeraient, selon l'auteur des faits, des messages cryptés qui attenteraient "aux mœurs, à la pudeur" et appelant à la débauche et à la "délinquance". Pourtant, l'œuvre en question, et le contexte dans lequel elle a été créée, selon les propos de Slimane Sayoud, son auteur, représente plusieurs portraits d'habitants du quartier ; un vieil homme et sa cigarette, un jeune homme ; des visages somme toute ordinaires. Pourquoi tant de méfiance à l'égard d'une discipline, le street art en l'occurrence, anti-conformiste et transgressive par nature ? Un canal d'expression spontané et jeune, contribuant à l'émergence d'un art à part, loin des galeries et de leur caractère mercantile.
Le vandalisme et ses répercussions remettent encore sur le tapis la problématique de la perception de l'art ainsi que sa place et celle des artistes en Algérie et le rejet, par une certaine frange, d'une discipline — le street-art — censée être justement anticonformiste, évoluant et s'inspirant des mouvements sociaux de l'urbanité dans laquelle elle baigne et des quartiers populaires. Ces réactions traduiraient en fait une peur, celle qu'ont certains de l'art et de la vérité qu'il reflète, tel un miroir, de nos propres travers et des véritables problèmes que nous avons du mal encore à admettre.
Le rôle de la société, des spécialistes et des autorités est plus que jamais vital. Un engagement sans condition, afin de protéger ces artistes, revaloriser l'art sous toutes ses formes et inculquer des notions liées à ce domaine à toutes les franges de la société est indispensable.



Yasmine Azzouz


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