Résumé : Naïma est élue Miss Algérie. Son physique avait joué en sa faveur. Mais elle était loin de ressentir ce bonheur tant recherché par les concurrentes. Quelque chose en elle refusait d'admettre une certaine réalité. Naïma cherche des yeux sa mère. C'est la seule personne qui a consenti à l'accompagner. Ni ses sœurs, encore moins ses frères n'ont aimé l'initiative de sa participation à ce concours. Elle pousse un soupir. À bien y réfléchir, ils n'avaient pas tort. Pour ne faire qu'à sa guise, elle avait dû affronter toute sa famille et même Nabil. Elle tenait tellement à démontrer qu'elle était responsable de ses actes et qu'elle pouvait aller jusqu'au bout de son obstination. Nabil lui avait tourné le dos. Il l'avait déjà avertie et à maintes reprises de son intention de rompre avec elle si elle s'entêtait à participer à ce concours. Têtue, elle lui avait prouvé sa détermination d'aller jusqu'au bout. Elle tenait tellement à jouer aux femmes libérales… Quelle idiote elle était. Elle se rendait compte, maintenant, qu'elle avait troqué son bonheur contre un titre éphémère et sans importance. Un titre qui ne durera qu'un laps de temps très court, et dont elle gardera l'amer souvenir de l'avoir obtenu en jonglant avec son avenir. Son cœur se serre. Une stressante angoisse s'empare d'elle. Elle fouine visuellement dans la masse publique et retrouve enfin le visage de sa maternelle. Naïma sentit les sanglots la secouer. Les traits tirés de sa mère et ses yeux brillants la renseignèrent à plus d'un titre sur l'état d'âme de celle qui l'avait mise au monde. La soirée se prolongeait. Ce ne sera qu'aux premières lueurs de l'aube que Naïma put enfin rentrer chez elle. Extenuée, elle se jette toute habillée sur son lit et ne tarde pas à tomber dans les bras de Morphée. La journée était bien avancée lorsque son subconscient consent à permettre à son organisme, enfin reposé, de reprendre pied. Elle s'étire paresseusement et sentit quelque chose s'accrocher à ses cheveux. C'était une boucle d'oreille. Naïma se lève. La glace de sa coiffeuse lui renvoie l'image d'une silhouette chiffonnée. Elle se met à se démaquiller et se déshabille avant d'enfiler une robe de chambre en soie. Elle défait ses cheveux coiffés en chignon et des paillettes laquées s'évaporèrent en un nuage argenté autour de sa tête. "Il faut absolument que je prenne un bain. Toute cette sueur et ces parfums. Beurk ! Je sens que je vais étouffer." Le téléphone se met à sonner dans le corridor. Sa mère était debout depuis belle lurette. Naïma entend sa mère décrocher, puis prononcer son nom avant de reposer le combiné sur son socle. La jeune fille consent enfin à sortir de sa chambre. - Ah te voilà réveillée ! s'exclame sa mère. Quelle mine épouvantable tu affiches ! Naïma se frotte les yeux et s'étire avant de demander. - Il y a de l'eau maman ? Il faut que je prenne un bon bain chaud. Sa mère hausse les épaules : - La citerne est encore pleine. Profites-en avant l'arrivée des autres. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.