L'on sait que, pour son grand retour en compétition continentale après une longue traversée du désert, la JSK a eu la grande satisfaction d'avoir atteint, tout de même, les poules de la Ligue des champions africaine, et ce, en dépit d'un tirage au sort tout simplement défavorable. Et pour cause, la formation kabyle avait hérité, rappelons-le, d'un véritable "groupe de la mort" aux côtés de l'Espérance de Tunis, champion d'Afrique en titre, du Raja de Casablanca et du Vita-Club de Kinshasa, ce qui n'était guère une mince affaire, surtout qu'il fallait se farcir, lors des premiers tours éliminatoires, deux autres cylindrées de gros calibre qui avaient pour noms Al-Merreikh de Khartoum puis le Horoya de Conakry. Certes, pour leur retour tant attendu dans la cour des grands ténors d'Afrique, les Canaris auront fait de leur mieux pour redorer leur blason d'antan, mais il faut bien se mettre à l'évidence que nos représentants auront tout de même éprouvé une grosse frustration – tout comme l'USMA dans un autre groupe – car, avec un peu plus de culot, d'expérience et un meilleur arbitrage, la JSK aurait pu prétendre à aller encore plus loin dans la plus prestigieuse compétition africaine des clubs. Qu'à cela ne tienne, les dirigeants kabyles estiment qu'une telle aventure aura été riche en enseignements dans tous les domaines et que leurs joueurs auront aussi tiré profit d'une telle compétition qui exige beaucoup d'expérience et de maturité. C'est ce qui fait que la JSK rêve du titre de champion d'Algérie ou tout au moins de la 2e place du championnat pour retrouver encore, l'année prochaine, la Ligue des champions pour espérer gravir d'autres échelons et gagner davantage en rodage et en confiance. "C'est vrai que l'idéal serait de continuer sur la lancée et de s'aguerrir davantage dans cette compétition mais, au-delà du challenge sportif, il faut bien reconnaître que ce retour en Ligue des champions nous a coûté très cher sur le plan financier", dira le président de la JS Kabylie, Cherif Mellal, dont la trésorerie a pris un sacré coup car les cinq déplacements effectués à Khartoum, à Conakry, à Tunis, à Casablanca et à Kinshasa et les frais d'arbitrage pour les matchs à domicile auront coûté une fortune à la JSK. "Dites-vous bien que les frais d'avion et d'hôtellerie auront sérieusement grevé notre budget, et si l'ancien chef de gouvernement nous avait promis de nous rembourser tous les frais du fait que nous avions réussi à nous qualifier aux poules de l'épreuve, nous attendons toujours notre argent qui n'arrive pas, alors que même notre quote-part de la CAF se fait encore désirer", dira le président Mellal. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, voilà que cette même CAF a infligé au club kabyle de grosses amendes d'un total de 32 500 dollars US pour mauvais comportement de ses supporters contre l'ES Tunis et le Raja de Casablanca, ce qui ne fait qu'enfoncer le clou et corser l'addition. "Non, la Ligue des champions est un véritable gouffre financier, et la FAF tout comme le MJS doivent venir en aide aux clubs engagés pour alléger les grosses charges qui pèsent lourdement dans les prévisions budgétaires de la saison", conclut le président de la JSK. Mohamed HAOUCHINE