"Mardi dernier, le procès a été reporté à aujourd'hui pour indisponibilité de l'équipement de visioconférence et le juge nous a affirmé que l'audience aurait lieu. Or, il est 17h et le magistrat ne n'est pas encore présenté", s'est emporté l'un des avocats constitués dans le dossier Haddouche, alors qu'une quarantaine de ses confrères ont bruyamment quitté la salle d'audience pour se rassembler dans le hall. Programmée pour 13h, l'audience a été plusieurs fois décalée pour permettre la tenue des procès en comparution immédiate, à la grande colère des avocats et des victimes du dossier Haddouche qui ne comptent plus les reports et les retards. "Ces conditions de travail ne sont pas dignes de la justice", s'est emporté un autre avocat en rappelant que depuis l'apparition du coronavirus et l'instauration par le ministère de la Justice des mesures de lutte contre la pandémie, "l'organisation des activités judiciaires s'est fortement dégradée, au préjudice des justiciables. Pourquoi n'y a-t-il qu'un seul matériel de visioconférence que l'on balade à travers les tribunaux ? Pourquoi n'a-t-on pas pensé à acquérir un ou deux autres équipements pour alléger la pression ? Depuis mars dernier, les responsables concernés auraient pu prendre les mesures qui s'imposent". Alerté, le bâtonnier du barreau d'Oran s'est rendu au tribunal correctionnel de Cité Djamel où il s'est entretenu avec les protestataires avant de rencontrer le procureur de République. "Compte tenu du volume du dossier et de son importance, l'idéal serait de fixer une journée particulière", a espéré un avocat. Un peu après 17h30 , l'audience s'est ouverte, mais devant le refus de la défense de poursuivre, le juge a décidé de reporter le procès au 8 juillet.