Le bureau politique du Parti de la laïcité et la démocratie (PLD) a appelé hier à "la réhabilitation de la mémoire des victimes du terrorisme islamiste", considérant que "l'Algérie retrouvera son honneur, tout son honneur lorsqu'elle aura abrogé les lois scélérates de la pseudo-‘réconciliation nationale'". Le PLD décrit, dans un communiqué rendu public, un contexte socioéconomique complexe, une crise sanitaire aiguë et une conjoncture politique confuse. Dans ce capharnaüm, les dirigeants du PLD entrevoient des velléités des islamistes à reprendre le contrôle de la protesta populaire, en pause depuis le 20 mars dernier pour cause d'épidémie de coronavirus. "Les islamistes sont à l'affût de la moindre opportunité pour reprendre l'initiative politique (...) Leur objectif est clair : confisquer le mouvement citoyen du 22 février à leur profit exclusif et en prendre le leadership pour s'imposer en acteur incontournable de la scène politique." Un opportunisme entretenu, selon le bureau politique du PLD, par le régime. "Le système se livre à un jeu de dupes (...) Si le maintien de la charia dans le projet de Constitution est une concession faite aux islamistes par le système, celui-ci, en revanche, laisse entendre aux démocrates que c'est le prix à payer pour contenir la montée du mouvement islamiste." Il met en garde les démocrates contre toute démarche visant à pactiser avec la mouvance islamiste, quelles que soient les raisons. "Signer un accord politique avec eux (les islamistes, ndlr), c'est condamner l'Algérie au chaos et accélérer sa fin. Comme en 1991, ces partis démocrates ressuscitent le pire et sont dans la sous-estimation totale des capacités de nuisance de l'islamisme politique." De son point de vue, l'ANP demeure le seul rempart contre la menace de l'islamisme politique. "L'Armée nationale populaire a su se hisser à la hauteur de ses responsabilités pour sauver le pays de la disparition et du chaos. Heureusement que sa digue fut suffisamment haute pour faire face au tsunami des années noires du terrorisme islamiste." Il met aussi tous ses espoirs dans le mouvement citoyen, qui saura, affirme-t-il, transcender "l'autisme et l'arbitraire du pouvoir, ainsi que les manœuvres des islamistes". Il se dit convaincu que la contestation de rue reprendra dès que le risque sanitaire sera écarté. Tout en saluant le rapatriement des restes mortuaires de 24 résistants algériens, décapités par le colonisateur français au milieu du XIXe siècle, le parti a dénoncé la promptitude des hautes autorités du pays à traquer les activistes et les opposants politiques. "Au lieu de s'inscrire dans les tâches impératives de l'heure et l'assainissement du climat politique, le pouvoir de fait met en ordre de bataille ses partis-Etats, verrouille la porte du dialogue et profite des rigueurs du confinement pour abattre une répression féroce sur le mouvement citoyen, en découdre avec sa combativité et le réduire à jamais au silence", déplore la formation politique dirigée par Moulay Chentouf, pour qui "cette raideur politique est l'aveu d'un pouvoir aux abois incapable d'assumer l'urgence des mutations".