Le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD) n'y est pas allé de main morte pour fustiger les tenants du pouvoir et "ceux qui font de la religion un fonds de commerce pour prendre le pouvoir ou s'y éterniser". Ainsi, dans son communiqué rendu public hier. Le PLD a estimé que le projet de révision de la Constitution proposé pour débat "empile contradictions et ambiguïtés". "Il est dans la filiation des précédentes Constitutions", a jugé le parti dirigé par Moulay Chentouf en faisant référence notamment à "la reconduction à l'identique de l'article 2 : l'islam, religion de l'Etat". "Elle louvoie sur le principe d'égalité des hommes et des femmes, tresse des louanges à la trahison de la réconciliation nationale et attribue des pouvoirs illimités au Président comme si le pays ne venait pas de vivre son plus sombre épisode de culte de la personnalité et de blocage politique", critique encore le PLD. Abordant le volet consacré aux libertés dans le projet de révision de la loi fondamentale, le PLD souligne que "les articles dédiés aux libertés dans cette Constitution ne sont en réalité que de la poudre aux yeux", expliquant que "le pouvoir ne s'embarrasse nullement d'embastiller avec un cynisme et une brutalité sans précédent les citoyens qui osent remettre en question sa politique". "En ciblant la répression sur les activistes des réseaux sociaux, le pouvoir croit pouvoir éteindre à jamais la flamme du mouvement citoyen. Il se trompe. Un mouvement qui est né sur le terrain des luttes dans une synergie extraordinaire avec le peuple et fusionné avec lui de façon aussi remarquable, pourra à tout instant ranimer l'étincelle des luttes", accuse le PLD. "Une année de manifestations pacifiques n'aura pas suffi à convaincre le pouvoir de la maturité et de la détermination du peuple algérien ! Pourtant, jamais mobilisation nationale n'aura été aussi massive et aussi responsable", a souligné le bureau national du PLD, ajoutant qu'un "texte aussi essentiel que la Constitution ne peut pas ne pas appeler au débat le plus large". La formation politique de Moulay Chentouf regrette que "le système n'ait tiré aucune leçon politique d'une année où tout un peuple s'était levé pour focaliser son combat sur l'impérieuse nécessité des ruptures politiques et l'exigence de l'Etat de droit".