APN: Boughali reçoit une délégation de notables de la wilaya de Djanet    Génocide à Ghaza: 2e jour de l'offensive sioniste terrestre, large condamnation à l'étranger    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'alourdit à 65.062 martyrs    Judo / Mondiaux 2025 des juniors : l'Algérie avec six représentants à Lima    Le ministre de la Santé s'enquiert à Oum El-Bouaghi de l'état de santé des victimes de morsures de chien    ANP : reddition d'un terroriste et arrestation de 4 éléments de soutien aux groupes terroristes en une semaine    Journée internationale de la paix: l'UIPA réaffirme l'impératif de consacrer la culture de la paix et du dialogue dans la résolution des conflits    Exposition universelle d'Osaka: l'Algérie organise une conférence scientifique sur la stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables et l'hydrogène    Athlétisme/Mondiaux-2025: l'Algérien Yasser Triki qualifié pour la finale    Cnep-Banque: ouverture d'une nouvelle agence à Tipaza    Rentrée scolaire: campagne de sensibilisation aux accidents de la route    Basket/Coupe du monde: victoire de la sélection algérienne face au Venezuela    Agression sioniste: 20 agences humanitaires internationales appellent l'ONU à intervenir pour mettre fin au génocide à Ghaza    Le ministre de la Santé reçoit l'ambassadeur de la République populaire de Chine en Algérie    Festival international du film d'Imedghassen: le film algérien "Nya" remporte le prix du meilleur court-métrage de fiction    Séisme de 3 degrés dans la wilaya de Médéa    HCLA: réunion pour l'installation de la commission du projet de "l'Atlas linguistique algérien"    Evaluer objectivement l'impact de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) sur l'économie algérienne    «Israël» ne respecte ni les accords ni les pactes et les Traités    Le Luxembourg a l'intention de reconnaître l'Etat de Palestine    Israël utilise des armes non conventionnelles pour rendre la ville de Ghaza inhabitable    La police arrête deux femmes aux moeurs légères    L'Algérie participe au 34e Salon international de l'Agro-alimentaire et des boissons    Contribuer à la réalisation des objectifs de la neutralité carbone    Lancement du 2e module de la formation licence CAF A, la semaine prochaine    La sélection algérienne en stage en Ouzbékistan    250 mètres de câbles électriques volés dans la localité de Zouaouria    Coup de filet à Mostaganem Arrestation de 8 individus dont une femme, saisie de cocaïne et d'armes blanches    El Bayadh Décès du Moudjahid Kherrouji Mohamed    CAN de hand U19 féminin : Un niveau technique «très acceptable»    Une « métrothèque » inaugurée à Varsovie    Malika Bendouda prend ses fonctions    Mémoire vivante du cinéma algérien    Les massacres d'Ouled Yaïch à Blida, un autre témoignage de l'horreur du colonialisme    Nouveaux ministres et innovations    Ouverture de la session parlementaire ordinaire 2025-2026    Programme TV - match du mercredi 29 août 2025    Programme du mercredi 27 août 2025    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



QUE FAIRE ?
ECOLE et COVID-19
Publié dans Liberté le 11 - 08 - 2020


Par : Ahmed Tessa
Pédagogue




Une phase de remise à niveau psychologique s'impose avec un document didactique à destination des enseignants. Ce document sera élaboré par des psychologues et des pédagogues. La remise à niveau sera étalée sur ces deux semaines et portera sur des séances de 5 à 10 min."
"À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles", voici un adage populaire qui convient à la gestion des crises aiguës. L'histoire nous apprend que des pays l'ont adopté comme mot d'ordre mobilisateur. En ce sens qu'il permet de nous remettre en question sur des choix malheureux et nous pousse aussi – et surtout – à la résilience. Avec cette crise sanitaire qui frappe la planète, les systèmes scolaires et universitaires de tous les pays sont confrontés à ce dilemme : fermer les yeux et continuer à gérer comme par le passé ou appliquer l'adage populaire ci-dessus cité. L'Algérie n'est pas indemne de cette crise sanitaire qui se double d'une crise scolaire.
Que faire pour amoindrir l'impact négatif de la Covid-19 sur les apprentissages de nos élèves ? Que faire pour sauver, non pas seulement les examens de fin de cycle – ce qui est une grave erreur – mais toute leur scolarité, celle passée et celle à venir ?
Ainsi, apprenant la nouvelle du passage massif en classe ou en cycle supérieur de leurs enfants, des youyous ont fusé un peu partout dans des foyers algériens. Certains sont allés jusqu'à renouer avec les habitudes d'avant-corona : festoyer, danser, embrasser... Ces familles ont salué le "succès" de la fille ou du garçon en dehors de toute précaution.
À la limite, nous comprenons les enfants quand ils crient victoire. Mais nous, les adultes, sommes-nous conscients des conséquences sur la santé des uns et des autres qu'un tel comportement peut engendrer ? Et puis, ce qui attend un bon pourcentage des élèves admis n'est nullement réjouissant. On les envoie au "casse-pipe" avec des admissions frelatées – au rabais. Imagine-t-on les difficultés qu'il aura à affronter l'année prochaine avec tant de déficits accumulés, en dehors de toute prise en charge sérieuse et efficace ? Que fera à l'université le nouveau bachelier muni des connaissances de deux trimestres seulement ? Le MEN ayant décidé d'évaluer que sur les deux premiers trimestres de l'année 2019-20. Exit donc les leçons décisives du troisième trimestre ! Une aberration.
À voir les cafouillages dans les annonces ministérielles concernant le calendrier de reprise, l'observateur avisé doute fort que l'année 2020-21 soit une année de bonne récolte.
À l'université comme dans les autres cycles !
Ici, quelques propositions afin – nous l'espérons – d'amoindrir le choc de la crise sanitaire sur nos enfants. Car choc il y aura dès l'entrée en salle de classe.
- Rentrée scolaire le 1er septembre - révision jusqu'au 15.
- Une phase de remise à niveau psychologique s'impose avec un document didactique à destination des enseignants. Ce document sera élaboré par des psychologues et des pédagogues. La remise à niveau sera étalée sur ces deux semaines et portera sur des séances de 5 à 10 min.
- Parallèlement, les élèves recevront une remise à niveau pédagogique qui portera sur les deux trimestres de l'année écoulée.
- Un test n°1 d'évaluation diagnostique à la fin de la révision (avec remédiation collective). Il portera sur les matières de spécialité ou dites de base.
- Période du 15 septembre au 31 octobre :
- Rattrapage du 3e trimestre en 5 semaines et demie) selon un emploi du temps aménagé qui mettra l'accent sur les matières de base pour le primaire (arabe, français et calcul) et le collège (rajouter la physique et les sciences nat.) et les disciplines de spécialité pour les lycéens – en fonction de la filière.
- À la fin du 3e trimestre : test n°2 (un samedi) sur ce 3e trimestre portant uniquement sur les matières de base (les langues, maths, physique). La note au test n°2 sera la moyenne de l'élève au 3e trimestre.
- La moyenne de passage portera sur les 3 trimestres.
- Pour les 5e AP et les 4e AM, seront admis d'office ceux qui auront plus de 10/20 aux tests n°1 et n°2 cumulés avec les moyennes des 1er et 2e trimestre.
- Du 2 novembre au 10 novembre :
Dans le collèges et le lycée : les élèves admis au collège et au lycée passeront un test de pré-requis ou évaluation diagnostique (d'une journée, un samedi). Seules les matières de base seront testées, soient langues, maths, physique et sciences naturelles. Le test se fera au collège et au lycée.
Le test sera corrigé en classe et une remise à niveau/remédiation d'une semaine pour toute la classe. Cette remise à niveau s'organisera de façon à favoriser l'interactivité élèves/élèves via une entraide dans des travaux de groupe.
Le test diagnostique et la remise à niveau amèneront les élèves à bien suivre les exigences de ces deux cycles sur de bonnes bases.
- Le bac allégé au maximum de journées. Des épreuves ne porteront que sur les disciplines de spécialité (une proposition pertinente de certains syndicats).
Les élèves de collège et de lycée recevront des séances de sensibilisation aux métiers et spécialités offerts par la formation et l'enseignement professionnels. Dans chaque CEM, organiser des portes ouvertes sur les spécialités du secteur de la FEP et leurs débouchés. Cela aura pour but de susciter des vocations et éventuellement orienter les élèves qui désirent cette voie professionnelle (école ou institut supérieur d'enseignement et de formation professionnels). Le but aussi est de désengorger les lycées (orientation d'office pour les élèves de 3e, 4e AM et 1re et 2e AS qui ne sont pas admis en classe supérieure, s'ils le désirent bien sûr).
Aménagement de l'année scolaire 2020-2021
Elle démarre le 10 novembre
Assurer 28 à 30 semaines de cours effectifs sachant que les normes internationales sont de 36 à 40 semaines. Si l'année scolaire à venir devait se décliner selon le calendrier traditionnel des vacances et des évaluations, on assistera à une aggravation des retards déjà enregistrés. On ira inévitablement vers la baisse d'une semaine des vacances trimestrielles, sauf pour le préscolaire, les 1re et 2e AP.
Revoir dans le fond et dans la forme les compositions et les devoirs surveillés ainsi que la tenue des conseils de classe de fin de trimestre (ne pas empiéter sur les heures de cours). Les programmes par discipline seront bouclés vers la fin du mois de juin 2021.
Dégraisser les programmes par une progression intelligente des leçons. Il sera question d'insister sur les leçons-pivot. Si nécessaire, les enseignements fondamentaux (langues, maths, physiques et sciences) bénéficieront de l'appoint d'horaires empruntés aux autres disciplines. Bien entendu selon une démarche consensuelle entre les enseignants concernés.
Travailler samedi et mardi après-midi. Ainsi, on offrira aux élèves des activités de remédiation et de rattrapage de cours, sans oublier les activités périscolaires en collaboration avec les cadres spécialisés des maisons de la culture, des maisons de jeunes et des centres culturels. Pour les élèves en difficulté, des séances de remise à niveau se feront en petits groupes avec des techniques interactives d'entraide mutuelle.
Relancer le sport scolaire à l'échelle communale ou de daïra.
Réfléchir au niveau de la centrale, et ce, dès la rentrée, sur d'autres modalités de passage au collège et au lycée.
Sanctionner sévèrement les élèves qui désertent à la fin du 2e trimestre, voire avant (pas de convocation pour l'examen) obligation de suivi des cours. En Algérie, l'absentéisme scolaire est une plaie structurelle qui discrédite l'acte pédagogique. Aller à la traque des cours clandestins qui enlaidissent la noblesse du métier d'enseignant. N'est-ce pas révoltant de voir l'élève devenir client et l'enseignant commerçant ? Il est grand temps que les autorités en charge du commerce informel et des fraudes fiscales sévissent face aux milliards de centimes qui circulent de poche en poche.
Certains vendeurs de cours sont déjà sur "le pied de guerre'' pour embaucher leurs élèves/clients : ils retapent qui sa villa louée, qui son garage ou sa cave. Le coronavirus ne dissuade ni ces enseignants/commerçants ni ces parents irresponsables.
L'année 2020-21 sera l'occasion idéale de finaliser la réforme du baccalauréat. Il va sans dire que ces propositions constitueront une douche froide pour les parents et les élèves. Mais le travail de sensibilisation doit être réalisé comme cela se fait dans tous les pays. Il est de notre devoir de leur expliquer que les passages gratuits mènent à une impasse. Et que c'est leur avenir qui risque d'en pâtir.
De leur côté, les enseignants – et à voir la belle mobilisation des syndicats – afficheront toute leur générosité et leur don de soi, à l'instar des médecins en cette crise sanitaire de Covid-19, excepté bien sûr les vendeurs de cours clandestins.Et si ce virus, avec cette diète pédagogique qu'il nous a imposé, nous forçait à nous éloigner de la vieille façon de travailler et de concevoir l'éducation scolaire ?
La preuve est que les examens de passage ont été gommés d'un seul trait de circulaire : ce ne sont pas des totems sacrés, car d'autres modalités d'évaluation existent, plus efficaces et moins coûteuses (en argent, en temps et en énergie). Il reste à imaginer des protocoles de prise en charge tant psychologique que pédagogique pour sauver l'année en cours et l'année qui vient. Mais aussi de se forger une mentalité en rupture avec les archaïsmes qui se nichent dans le fonctionnement et l'organisation de notre système scolaire.
C'est là tout l'intérêt de cette modeste contribution : lancer le débat. Loin de l'anglais à la place du français, des programmes à revoir, ceux des quatre années "maudites'' : comme si les autres étaient nickel. La pédagogie c'est l'esprit scientifique mais c'est aussi le bon sens... à partager au maximum.
Exit la démagogie, le populisme ou l'idéologie de mauvais aloi.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.