La situation commence à agacer les populations qui s'inquiètent également de l'impact de cette pénurie sur la propagation du coronavirus en cette période de grandes chaleurs. Les Bordjiens font face à une pénurie d'eau depuis plusieurs semaines. Les robinets ne coulent pas, ou très peu, dans plusieurs quartiers du chef-lieu de wilaya et ses communes ces dernières semaines. Une situation de pénurie problématique en cette période de Covid-19. Les populations s'inquiètent de l'impact de cette pénurie sur la propagation du coronavirus en cette période de grande chaleur. Les populations affichent leur souffrance. Lagraf, Koucha, 5-Juillet, Saâda, Aouin Zeriga, Boulergued, 12-Hectares, Mehiris..., pratiquement aucune zone de la capitale des Bibans n'est épargnée par le manque d'eau. Dans certains quartiers, dès 4h, de nombreux habitants déambulent çà et là, claudiquant mélancoliquement dans les ruelles souvent obscures et insécurisées, le visage encore en proie au sommeil, armés de sceaux et récipients divers, à la recherche d'eau potable aux exceptionnels endroits où la denrée, devenue plus que jamais rare, parvient à s'écouler jusqu'à l'aube. Mustapha est dépité par cette situation qu'il vit de manière très dure et primitive. "Chaque jour, on ne dort pas, on attend jusqu'à l'aube en vain", peste le père de famille qui est obligé d'aller chercher de l'eau dans les fontaines en dehors de la ville ou dans les quartiers "chic" avant de se rendre au travail. À cause de cette situation, le père de famille, ouvrier spécialisé dans une société privée, affirme que beaucoup de ses collègues sont parfois en retard au travail parce qu'ils restent éveillés la nuit pour avoir de l'eau, et du coup, ça devient moins évident de se réveiller tôt. Dans la banlieue de Bordj Bou-Arréridj et ses communes, les populations sont inquiètes parce que cette pénurie s'est aggravée en période de pandémie et de grandes chaleurs. "L'eau manque chaque jour, et les gens ne savent plus quoi faire. Cette pénurie d'eau peut être un facteur aggravant de la propagation de la Covid-19", selon Moussa, un habitant de Ras El-Oued, la deuxième grande agglomération de la wilaya. "Ces temps-ci avec cette pénurie d'eau combinée à la pandémie, il y a tous les risques, car il faut se laver les mains, etc., alors que l'eau n'est pas là", confie, inquiet, un médecin de la région. Pour lui, il y a tous les facteurs aggravants, mais les populations essaient de faire avec en espérant que cela se règlera le plus vite possible. "Comme tout citoyen, on se débrouille, même si la vie est tellement dure", affirme un autre habitant d'El-Hammadia, au sud de Bordj Bou-Arréridj. Il indique également que les factures ont connu une hausse que "personne ne peut nier, car les factures ont considérablement augmenté alors qu'il n'y a pas même pas d'eau ! On nous facture l'air qui passe dans les tuyaux à chaque ouverture des robinets !". En plus de ne plus trouver suffisamment d'eau pour assurer leurs besoins élémentaires, les Bordjiens se plaignent également des fuites d'eau dans plusieurs quartiers et du piquage par des usines ou par des maraîchers. "L'eau potable censée alimenter les habitations se retrouve dans les champs ou les usines. Ils utilisent de grosses pompes pour aspirer toute l'eau de la canalisation", disent les riverains. "Est-ce que l'eau potable est destinée à l'industrie ou à l'agriculture ?", se demandent-ils. "Pourquoi la police des eaux n'intervient-elle pas et sanctionne ces infractions ?", ajoutent-ils. La situation dure déjà depuis des années. L'effort doit être mis sur la recherche encore plus poussée de solutions dans le domaine. Le citoyen doit aussi revoir ses comportements. Fermer les robinets, réduire les bains, ne pas gaspiller autant d'eau pour l'arrosage des rues ou encore le lavage des voitures. Chabane BOUARISSA