C'est à partir de demain que les jugements et re-jugements des anciens hauts cadres de l'Etat et d'anciens patrons devraient avoir lieu. Il s'agit, en effet, du procès des frères Kouninef, prévu, demain, au tribunal Sidi M'hamed d'Alger. Programmé une première fois le 19 juillet dernier, le procès a été ajourné pour aujourd'hui. En détention depuis avril 2019, les trois frères Kouninef, connus pour leur proximité avec le président déchu, sont accusés, entre autres, "de trafic d'influence, d'obtention d'indus avantages, de marchés publics et de crédits bancaires en violation de la loi, de transfert illicite de devises vers l'étranger...". D'aucuns s'attendent, lors du procès en première instance des frères Kouninef, à l'audition de Saïd Bouteflika, frère cadet du président déchu. Pour ce mois aussi, il est également attendu le procès en appel d'Ali Haddad, ex-président du FCE et patron du groupe l'ETRHB. Pour rappel, Ali Haddad a été condamné, le 1er juillet dernier, à 18 ans de réclusion criminelle par le tribunal de Sidi M'hamed. Plusieurs anciens pontes du régime de Bouteflika ont été également condamnés lors du procès du patron de l'ETRHB, à l'instar des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal. Ces derniers ont écopé de 12 ans de prison. Amar Ghoul, Amara Benyounès, Abdelkader Kadi, Abdelghani Zaâlane, Boudjemaâ Talaï, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdeslam Bouchouareb ont été condamnés à de la prison ferme dans le cadre de la même affaire. À noter qu'Ali Haddad a été transféré de la prison d'El-Harrach à Alger vers le pénitencier de Lambèse dans la wilaya de Batna. L'on s'attend aussi au procès en appel de Mahieddine Tahkout, patron de TMC. Mahiedddine Tahkout et des membres de sa famille ont été condamnés en première instance à 16 ans de prison ferme le 15 juillet dernier. Mahieddine Tahkout a été transféré de sa cellule d'El-Harrach vers la prison de Babar dans la wilaya de Khenchela. Idem pour les deux ex-Premiers ministres Ouyahia et Sellal. Ils ont respectivement été transférés vers Abadla (Béchar) et El-Ménéa (Ghardaïa). Concernant le procès en appel de Mourad Oulmi, patron de Sovac, l'on apprend qu'il est aussi prévu pour ce mois de septembre. Pour rappel, l'homme a été condamné, le 24 juin dernier, à une peine de 10 ans de prison. Mourad Oulmi ne fait pas, pour le moment, l'objet d'une décision de transfert de la prison d'El-Harrach, mais tout porte à croire que bon nombre d'anciens responsables politiques ou patrons d'entreprises ayant servi ou fait fortune à l'ombre du régime des Bouteflika vont quitter la prison d'El-Harrach. L'on évoque, d'ores et déjà, le cas d'Abdelghani Hamel, ex-patron de la police, qui sera transféré vers une prison loin de la capitale. Cette décision aurait été prise, selon des indiscrétions, après la découverte d'une opération menée par des "lobbyistes" étrangers au profit de certains hommes d'affaires incarcérés depuis la chute de Bouteflika, en vue d'obtenir leur libération avec des pressions. D'autres procès sont aussi attendus, comme celui de Mme Maya qui devait avoir lieu le 25 juillet dernier, au tribunal de Chéraga, avant d'être reporté à la fin du mois en cours. L'on évoque également le procès de l'ancien député du FLN, Bahaeddine Tliba.