La justice algérienne est confrontée à une situation inédite qui a induit une surcharge considérable des tribunaux, d'Alger en particulier, où de nombreux procès sont programmés pour les jours et semaines à venir. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - À peine condamné en appel par la cour d'Alger, Abdelghani Hamel s'est ainsi vu informé de la programmation de son dossier devant le tribunal de Boumerdès pour ce dimanche —hier —, mais elle a été finalement reportée à septembre prochain. L'affaire principale, liée aux biens immobiliers et terrains obtenus de manière irrégulière, a été divisée en deux parties et l'une d'elle a été transférée au tribunal de Boumerdès pour compétence territoriale. Il y a une semaine, l'ancien patron de la DGSN a été condamné à 12 ans de prison et ce sera très bientôt au tour d'autres détenus pour corruption de comparaître en procès en appel. L'affaire Ali Haddad, qui a écopé de 18 ans de prison en première instance, est programmée pour le 2 septembre prochain à la cour d'Alger. Cette affaire revêt un caractère bien particulier compte tenu des derniers développements qu'elle a connus tout récemment. L'ancien patron de l'ETRHB devra être inévitablement acheminé du pénitencier de Lambèse où il a été transféré ce week-end suite à une décision qui semble être liée au contrat de lobbying passé par ses représentants avec un cabinet de lobbying américain qu'il aurait chargé de faire pression sur les dirigeants algériens en vue de sa libération. Les procès de Mourad Eulmi, ex-représentant de la marque Sovac en Algérie, et Mahieddine Tahkout sont, eux aussi, programmés pour septembre en appel. Tahkout a lui aussi été transféré au pénitencier de Babor, à Khenchela, suite à une décision qui s'apparente, là aussi, à une sanction. Il y a également deux autres procès très attendus programmés cette fois au tribunal de Chéraga et à Sidi-M'hamed. Le premier, programmé pour le 2 septembre, est celui de Baha Eddine Tliba, ex-député et homme d'affaires annabi incarcéré après une cavale qui a tenu les Algériens en haleine. Le second est celui de la fameuse Mme Maya, la prétendue fille cachée de Abdelaziz Bouteflika, qui accumulait des fortunes dans un mur de sa villa à Moretti grâce à la complicité d'anciens hauts responsables, tels que Hamel qui faisait en permanence monter la garde devant la demeure en question. Le 19 septembre prochain, ce sera aux frères Kouninef de comparaître devant le tribunal de Sidi-M'hamed. Il s'agit d'une première affaire dans laquelle les mis en cause sont cités puisqu'on apprend qu'un second dossier les concernant se trouve actuellement en instruction au niveau de la Cour suprême. Des sources généralement bien informées indiquent que quatorze autres anciennes personnalités, parmi lesquelles neuf ex-ministres, sont citées. Une grande activité se déroule également à la Cour suprême où plusieurs instructions sont actuellement en cours, apprend-on. L'une d'elles est liée à l'affaire Sonatrach. Il y a lieu de noter que d'autres dossiers se trouvent également en cours de programmation au tribunal de Sidi-M'hamed. Il s'agit de ceux de Djamel Ould Abbès, ancien ministre de la Solidarité, ainsi que celui de Abdelhamid Melzi, ex-P-dg de la zone Club-des-Pins et Moretti. Jusqu'à présent, tous les procès tenus ont débouché sur des peines très lourdes prononcées à l'encontre des hommes d'affaires, mais aussi des anciens membres du gouvernement et Premiers ministres poursuivis. A. C.