Pas moins de 35 000 habitants de la commune de Tizi N'Bechar, à 34 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Sétif, souffrent du manque chronique d'infrastructures sanitaires, dont une polyclinique où les soins peuvent être assurés sans recourir aux structures d'autres communes. En effet, le seul centre de santé, qui avec le temps et la démographie galopante enregistrée au niveau de la région, s'est transformé en une salle de soins ne suffit plus pour prendre en charge la population, et du coup, répondre aux exigences des malades de la région. Les habitants de la région n'ont cessé de revendiquer l'inscription d'un projet important, à savoir une polyclinique qui soit dotée de plusieurs services, notamment les urgences médicochirurgicales afin d'éviter aux patients et leurs parents de se déplacer. Les multiples correspondances, les cris et appels de détresse adressés aux autorités locales dont la direction de la santé et de la population de la wilaya, sont restés lettre morte. "Pour une prise en charge plus ou moins adéquate, nous sommes obligés de nous déplacer vers les structures des localités avoisinantes, dont Amoucha, Aïn El-Kébira ou Sétif. Parfois on se rend à Kherrata dans la wilaya de Béjaïa", nous dira Mohamed, un habitant du chef-lieu de la commune de Tizi N'Bechar. Et de renchérir : "Située dans les monts Babors et traversée par la RN9 reliant Sétif à Béjaïa, la localité est un point de passage de milliers de voitures quotidiennement. Il est aussi nécessaire de prévoir un point pour les urgences médicales et chirurgicales. Plusieurs fois des blessés des accidents de voitures ont rendu l'âme lors de leur évacuation vers Sétif ou Kherrata. Nous sommes marginalisés par les responsables du secteur". Pis encore, comme un malheur n'arrive jamais seul, les habitants soulignent que leur commune qui s'étend sur une superficie de plus de 70 km carrés n'a pas de poste de Protection civile. La structure sanitaire, à savoir le seul centre de santé du chef-lieu de commune, relevant de l'établissement public de santé de proximité de Aïn El-Kébira, ne dispose pas d'un laboratoire pour les analyses. Il est à souligner que la wilaya de Sétif est une des wilayas dont la couverture sanitaire a marqué le pas, car la réalisation des structures de santé n'a pas suivi le développement enregistré dans d'autres domaines. Pour l'illustration, le chef-lieu de wilaya qui compte plus de 1,5 million d'habitants ne compte qu'un seul hôpital (CHU) datant de l'ère coloniale.