Né à Tizi Ouzou, le 15 décembre 1932, Salah Mekacher est un ancien élève du collège de Tizi Ouzou, puis de la fameuse Médersa Ethaâlibia d'Alger. À l'appel de l'Union générale des étudiants musulmans algériens, le 19 mai 1956, il rejoint aussitôt les maquis de l'ALN en Kabylie et il est affecté par le colonel Amirouche au PC de la Wilaya III historique de l'Armée de libération nationale. Aux côtés de Tahar Amirouchène, secrétaire au PC implanté au village d'Ibeskriène au cœur du Djebel Tamgout (entre Yakourène et Azzefoun), il se consacre aux activités de presse en pleine guerre de Libération nationale. En 1958, comme de nombreux étudiants qui avaient rejoint les rangs de l'ALN, Salah Mekacher échappe miraculeusement d'abord en 1958 à la purge imposée par la fameuse opération de la "bleuite" puis, il survit à l'opération "Jumelles" initiée en 1959 par l'armée française dans les maquis de Kabylie. Et c'est avec une grande lucidité que le moudjahid Salah Mekacher s'est mis à écrire, depuis quelques années, de beaux ouvrages portant sur de nombreux combats et évènements mémorables vécus par la glorieuse armée de libération nationale au cœur des maquis de la Wilaya III historique que ce soit sous les ordres du chahid colonel Amirouche jusqu'à sa mort au combat le 28 mars 1959, puis sous l'autorité du colonel Mohand Oulhadj de 1959 jusqu'à l'indépendance. C'est ainsi qu'il édite d'abord deux livres inédits Aux PC de la Wilaya III et Les récits de la Mémoire aux éditions El-Amel de Tizi Ouzou, puis encore cinq autres ouvrages édités à compte d'auteur tels que Fureurs dans les Djebels, Chroniques hospitalières, Les lendemains du cessez-le-feu, Le service de presse de la Wilaya III et Les annales de la liberté. En dépit de son âge avancé et d'une santé quelque peu défaillante, Hadj Salah Mekacher ne veut pas s'arrêter en si bon chemin pour nous léguer de belles pages d'histoire authentique de la guerre de Libération nationale. Pour preuve, à 88 ans, il vient d'éditer un huitième ouvrage Plumes, écritoires et pages d'histoire, qui relate les efforts de propagande et de contre-propagande de l'ALN contre l'armée française. "C'est un livre qui retrace le rôle déterminant du service de propagande et de la contre-propagande de l'ALN, un service sur lequel le Congrès de la Soummam a énormément insisté du fait que la propagande était une arme nouvelle pour contrecarrer les manipulations de l'ennemi français", nous indique l'auteur. Et de poursuivre : "La grande priorité pour le colonel Amirouche était de mettre en marche ce service qui fut une réussite, puisqu'il s'est entouré de certains étudiants de l'époque qui avaient rejoint le maquis et qui ont relevé un gros défi en éditant le journal intitulé ‘La renaissance algérienne' lequel a connu un grand succès en pleine guerre d'Algérie. L'essentiel était de pénétrer aussi l'armée française de l'intérieur pour accéder aux renseignements de l'ennemi et en tirer profit grâce à la précieuse collaboration de certains jeunes ‘appelés' algériens implantés dans des postes militaires français que nous avons pu convaincre de travailler pour leur patrie et c'est ainsi qu'ils nous ont fourni des informations très utiles pour nous permettre d'attaquer de nombreux camps français", enchaîne le moudjahid-écrivain Salah Mekacher qui estime que "Dieu m'a prêté une longue vie et j'estime qu'il était de mon devoir de remémorer le combat héroïque de mes nombreux compagnons d'armes qui ne sont plus de ce monde et de laisser, pour la postérité et la mémoire collective, des témoignages vivants et des écrits objectifs de notre glorieuse guerre de Libération nationale".