Les Sahraouis pensent que l'ONU peut jouer un rôle positif et déterminant pour faire avancer le processus de paix entre l'occupant marocain et le Front Polisario. L'ambassadeur de la République sahraouie en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a dénoncé hier le soutien apporté par certaines puissances étrangères à la colonisation marocaine du Sahara occidental, lors de son intervention à l'occasion de la célébration du 45e anniversaire de l'Unité du peuple saharaoui à Alger. "Il y a quelques puissances connues et leurs relais dans la région qui continuent d'empêcher l'accomplissement de ce but qu'est chasser le colonisateur et le recouvrement de notre souveraineté nationale", a-t-il affirmé, rappelant qu'"il n'existe pas d'autres voies en dehors d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui". Et d'insister : "Il apparaît plus que jamais que des forces internationales s'emploient à utiliser l'Organisation des Nations unies et ses différentes institutions pour les intérêts du colonisateur", au mépris du droit international et du peuple sahraoui. "Le président de la République et chef du Front Polisario a adressé de nombreuses lettres au secrétaire général de l'ONU et au Conseil de sécurité pour leur rappeler leurs obligations et les dérives qu'a connues le feuilleton du processus de paix et sa gestion", a noté le diplomate sahraoui, rappelant que la dernière correspondance en date remonte au 6 octobre dernier. "La réalité, c'est que la situation dans la région n'est pas du tout calme, comme ils le disent dans leur rapport, notamment dans le territoire occupé du Sahara occidental", explique M. Taleb Omar. "Comment peut-on dire que la situation est calme quand on voit comment les autorités marocaines répriment et torturent des civils sahraouis", alerte-t-il, estimant que la Mission de maintien de la paix de l'ONU (Minurso) n'a pas réussi jusqu'à maintenant dans sa mission, mais elle est devenue un spectateur passif des activités expansionnistes du Maroc dans cette partie du territoire occupé, où Rabat exploite les richesses naturelles en toute impunité. C'est pour ces raisons que le Front Polisario a décidé de revoir sa participation dans le processus de paix, a rappelé encore M. Taleb Omar, mettant l'accent sur les détentions de militants sahraouis dans les prisons marocaines et les violations des droits de l'homme dont ils sont victimes, cela, sans oublier la question des disparus qui demeure pendante. "Notre président a demandé dans ses lettres au SG de l'ONU pourquoi il n'élargit pas les prérogatives de la Minurso à la défense des droits de l'homme" des civils sahraouis, réprimés à huis clos dans les territoires occupés, dénonçant par ailleurs les mensonges du Makhzen. Alors que le Conseil de sécurité devrait se pencher durant le mois en cours sur la question du renouvellement du mandat de la Minurso, le Front Polisario se demande pourquoi il n'évoquerait pas le référendum sur l'autodétermination que le Maroc n'est pas pressé d'accepter, fort du soutien de certains membres permanents au Conseil de sécurité.