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Un tableau sur la réalité des enfants de l'émigration
"Les funambules", de Mohammed Aïssaoui
Publié dans Liberté le 19 - 10 - 2020

Paru chez Gallimard en juin 2020, ce livre de Mohammed Aïssaoui est à la fois un roman et un récit autobiographique qui a marqué la rentrée littéraire 2020 en France, puisqu'il a été présélectionné pour le Goncourt et le Renaudot. Pour en suivre le fil conducteur, il faut savoir que l'auteur, né à Alger en 1964, a quitté son pays natal et vit en France depuis l'âge de 9 ans.
Aujourd'hui, il est journaliste au Figaro et auteur de plusieurs ouvrages, dont Le Goût d'Alger (Mercure de France, 2006), L'Affaire de l'esclave Furcy (Gallimard 2010, prix Renaudot de la même année, livre porté au théâtre), Petit éloge des souvenirs (Gallimard 2014)... Les Funambules, roman en lice pour le Renaudot 2020, "évoque l'amour, les démunis, mais aussi la difficulté identitaire à être "d'ici" et de "là-bas"".
Le personnage principal, Kateb, biographe pour anonymes, "tente de garder l'équilibre entre ce "là-bas" et cet "ici" que chantaient jadis, comme une espèce de fado du Maghreb, les chanteurs de l'exil". Kateb est aussi à la recherche de Nadia, son amour de jeunesse qu'il espère retrouver en allant "à la rencontre de bénévoles associatifs et de personnes démunies". Ce livre est leur médaille. Les funambules, ce sont eux ; c'est lui, aussi, Kateb. Le déchirement entre "ici" et "là-bas" est une réalité de la vie des émigrés, toutes générations confondues.
La solution est de "vivre avec, malgré tout, de jouer l'équilibré et de garder le meilleur des deux, comme le veut la parole sage". Cet entre-deux est aussi social. "Enfant, Kateb a vécu dans une maison sans toit, se nourrissait de pain trempé dans de l'huile d'olive et s'habillait au Secours populaire. Aujourd'hui, il est biographe, propriétaire d'un appartement parisien et fait des footings dans le jardin du Palais-Royal." Comment assumer cet embourgeoisement tout en restant fidèle à son parcours ? En s'engageant dans l'action associative en faveur des démunis, répond l'auteur.
Même si Kateb n'a pas honte d'avoir été pauvre, il a l'impression que les démunis qu'il rencontre, eux, ont honte de leur état. Ils lui font savoir que le fossé entre eux est si profond qu'il ne peut pas les comprendre. Lui, il préfère continuer de côtoyer les bénévoles et les SDF "pour oublier ses errances" mais aussi dans l'espoir de retrouver Nadia. La retrouvera-t-il un jour ? En définitive, qui sont ces funambules ? "C'est nous tous, ce sont aussi bien les bénévoles, par exemple, des associations que le narrateur rencontre, mais ce sont aussi les gens démunis qui sont aidés par ces bénévoles", répond Mohammed Aïssaoui, avant d'ajouter : "Le roman tente de dire qu'on est tous dans le même bateau, aussi bien les gens aidés que les gens qui aident."
Dans cette logique, "il faut s'effacer, écouter, comprendre et trouver la fêlure", c'est l'obsession, "parce que c'est ce qui révèle chaque être, surtout chez ces funambules dont l'équilibre et la vie ne tiennent parfois qu'à un fil".

ALI BEDRICI
Les Funambules, de Mohammed Aïssaoui, éditions Gallimard, 224 pages, juin 2020.


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