À J-1 du vote référendaire, la wilaya de Béjaïa retient son souffle. En effet, mercredi dernier, des urnes et des prospectus publicitaires appelant au vote ont été brûlés dans au moins trois communes de la wilaya de Béjaïa. Il s'agit des communes de Kherrata, d'Aït Smaïl et de Taskriout sur la côte est de Béjaïa. C'est à Kherrata que tout a commencé mardi dernier. Dans cette commune, apprend-on de sources sûres, des manifestants ont pris d'assaut "spontanément" le siège de la commission communale des élections pour prendre des prospectus publicitaires se trouvant à l'intérieur du siège et les incendier sur la voie publique. "Les manifestants ont juste brûlé les prospectus publicitaires appelant au vote référendaire dans cette commune comme d'ailleurs dans certaines autres communes, à l'exemple de Draâ El-Gaïd, Tifra et Feraoun", apprend-on auprès d'une source sécuritaire. Et d'affirmer : "Il n'y a pas d'urnes brûlées." Le lendemain, les communes de Taskriout et d'Aït Smaïl ont emboîté le pas à la commune de Kherrata. En effet, selon des sources locales concordantes, dans la commune de Taskriout, des manifestants ont également incendié aussi bien les urnes que les prospectus publicitaires en faveur du vote référendaire.Le siège de l'APC, signalent nos sources, a été aussi cadenassé par les manifestants dans le but d'empêchement le référendum de demain. "Une pancarte sur laquelle est écrit non au vote est accrochée au portail du siège de l'APC par les manifestants", précisent nos sources. Dans la commune limitrophe, Aït Smaïl, le même jour, des manifestants ont, apprend-on de sources locales concordantes, eux aussi, pris d'assaut le siège de leur APC pour incendier les prospectus publicitaires appelant au vote. Un appel à la marche dans la daïra de Derguina pour "le rejet du vote et pour la libération des détenus d'opinion" est lancé pour aujourd'hui, samedi 31 octobre 2020, à 10h. À signaler que ces prospectus publicitaires confectionnés par les autorités et destinés à l'affichage durant la campagne électorale n'ont été affichés dans aucune commune de la wilaya de Béjaïa. La campagne électorale n'a pas eu lieu en raison du climat hostile au référendum qui régnait dans la région. Par ailleurs, dans la commune de Chemini, un meeting du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK) a été, selon l'édile de Chemini, Ouddak Madjid, empêché par la police et quatre makistes ont été interpellés, puis relâchés. "Je suis intervenu auprès de la sûreté de daïra pour la libération des quatre souverainistes interpellés. La situation est suffisamment bouillonnante pour se permettre l'arrestation de manifestants", nous a déclaré M. Ouddak. En somme, à la veille du référendum, le climat est tendu dans la région.
