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L'héritage
12e partie
Publié dans Liberté le 16 - 11 - 2020

Résumé : Mon quotidien me suffisait. J'étais partagée entre ma famille et mon travail, mais la quiétude que je ressentais n'avait pas de prix. Un jour, une femme vint me trouver.
Un jour, je reçus une femme avec des bleus sur tout le corps. Des ecchymoses, des cicatrices, des plaies. Une véritable carte géographique ornait son corps. Elle boitait et se tenait péniblement debout. Je la fait asseoir et lui versait un grand verre d'eau, puis en voyant son visage tuméfié, ses yeux rouges et gonflés son nez qui saignait, je lui demandais :
- Qui vous a arrangé comme ça ?
- Mon mari, me dit-elle sans sourciller.
- Votre mari ?
J'étais stupéfaite !
- À ce point on peut maltraiter une femme ?
- Bien plus que ça. Regardez !
Elle soulève sa gandoura et me montre de profondes brûlures sur ses cuisses.
- Regardez bien et surtout ne me posez pas trop de questions. L'auteur de ces tortures est mon propre mari. Le père de mes enfants.
Je me mets à ausculter cette pauvre créature et je diagnostiquais une fracture à la jambe, et plusieurs autres plaies ouvertes que je soignais avant de lui recommander de se rendre à l'hôpital le plus proche pour le plâtrage de sa jambe.
- Il n'en est pas question, me répondit-elle, je n'ai aucun sou sur moi, ni pour payer vos honoraires ni pour me rendre à l'hôpital.
- Pour mes honoraires, le problème ne se pose pas du tout. Mais il vous faut un plâtrage rapide pour votre jambe, sinon cela va s'infecter.
- Tant pis, on va me la couper, alors j'aurais peut-être la paix.
Je regardais cette femme qui avait dû être belle autrefois, mais que le destin a malmenée au point qu'elle n'est plus que l'ombre d'elle-même.
Je pris alors l'initiative d'appeler un infirmier à l'hôpital, et lui demandais de venir au cabinet avec des bandes à gaz, du plâtre, et tout le nécessaire pour emplâtrer une fracture. J'insistai sur l'urgence de l'opération, et un quart d'heure plus tard, l'infirmier prenait en charge la patiente que j'ai préparée au préalable.
La bonne femme souffrait en silence. Physiquement aussi bien que moralement. De profondes rides ornaient son front et son visage. Pourtant elle devait être encore bien jeune. La quarantaine tout au plus. J'admirais son courage, mais n'admettais pas sa soumission. Elle paraissait forte de caractère pourtant.
L'infirmier parti, j'aidais cette femme à se rasseoir avant de lui prescrire des médicaments.
Elle me regarda un moment, puis prit l'ordonnance et la fourra dans son corsage sans rien dire.
- Vous devriez acheter ces antibiotiques et ces fortifiants, lui dis-je. Et aussi ces baumes apaisants pour les ecchymoses et les cicatrices.
- Oui, ça je le sais, mais avec quoi je vais me faire servir tous ces médicaments ?
Je compris mon erreur. Cette femme m'avait déjà avertie qu'elle n'avait pas un sou sur elle. Mais enfin comment faisait-elle pour vivre ?
À cette demande, elle répondit calmement :
- Je me prostitue.
- Pardon ?
- Vous avez bien entendu, docteur. Je me prostitue. Je vends mon corps pour ramener à manger à mes enfants ?
- Mais votre mari ?
- Mon mari ? Me coupe-t-elle. Mon mari quand il se rappelle de notre existence c'est pour nous terroriser. Il a déjà vendu tout ce que nous possédons jusqu'au dernier bâtonnet d'allumettes pour s'acheter des bouteilles de vin et des joints.
- Mais pourquoi vous laissez-vous faire ?
(À SUIVRE)
Y. H.

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