Résumé : Salim avait reçu un coup à la tête et avait un bras fracturé. Le médecin craignait un coma. La jeune femme revient à l'hôpital vers la mi-journée, elle est plutôt rassurée sur l'état de l'accidenté. La jeune femme, émue, ne savait que répondre. Elle remercie le médecin et redescend les escaliers pour se rendre à l'infirmerie. Elle n'a aucun mal à reconnaître le jeune accidenté et s'approche de lui. Elle le regarde et le trouve très beau. Pourquoi ce constat en de telles circonstances ? se demande-t-elle, étonnée. En la voyant, Salim lui montre son bras plâtré. - C'est vous la fautive à ce qu'on m'a dit. - Comment vous sentez-vous ? arrive-t-elle enfin à articuler. Comme quelqu'un qui est passé sous un rouleau compresseur. -Oh ! Je suis désolée... Il secoue la tête et l'interrompt. -Je le suis encore plus. Vous m'avez fait rater quelque chose de très important. Un test de recrutement. La jeune femme se mord les lèvres. -Je suis désolée, répète-t-elle. Mais à vrai dire, je ne suis pas la seule à blâmer dans ce qui vous arrive. Vous avez traversé la route tel un robot et vous vous êtes jeté littéralement sous les roues de mon véhicule. Salim se remémore la scène et soupire. -Je suis désolé moi aussi. J'avais l'esprit ailleurs. Il regarde son bras, puis touche le pansement sur sa tempe. -Je me suis bien arrangé. -Ce n'est rien. Vous êtes jeune. Tout rentrera dans l'ordre pour vous dans quelques jours. -Ce n'est pas aussi simple que ça. On venait de terminer la pose du plâtre. Salim se lève et la jeune femme propose : -Venez. Je vais vous raccompagner à votre chambre. Elle interroge l'infirmier du regard. - Au fond du couloir à droite. On lui a préparé un lit, lui indique ce dernier. Salim, encore un peu chancelant, suit la jeune femme. Sa chemise était tachée de sang, et il boitait légèrement. -Ta jambe te fait mal ? demande la jeune femme. -Oui, un peu. Une foulure à la cheville. - Je pense que ce n'est pas grave. Il fait une moue et répond ironiquement : - Oui, bien sûr. J'ai évité de justesse une autre fracture. Ils venaient d'arriver à la chambre au fond du couloir, et la jeune femme rabat les couvertures du lit pour permettre à Salim de s'allonger. - Je m'appelle Leila, lui dit-elle, au bout d'un moment, et je me permets déjà de te tutoyer. Je crois que nous sommes de la même génération. Le jeune homme ébauche un sourire avant de répondre sur le même ton : - Moi, c'est Salim. Il lui tend la main gauche pour serrer la sienne - C'est la main du cœur. Celle de l'esprit est prisonnière dans cet étau de plâtre. (À suivre) Y. H.