La commission d'éthique de la FIFA a suspendu hier pour cinq ans le président sortant de la CAF, Ahmad Ahmad, pour avoir "manqué à son devoir de loyauté, accordé des cadeaux et d'autres avantages, géré des fonds de manière inappropriée et abusé de sa fonction de président de la CAF". C'est ce qui ressort d'un communiqué de la FIFA qui précise qu'Ahmad Ahmad a également écopé d'une amende de 185 000 euros pour détournements de fonds. La commission d'éthique reproche aussi à Ahmad Ahmad des questions liées à la gouvernance de la CAF, dont l'organisation et le financement d'un pèlerinage à La Mecque, ses accointances avec l'entreprise d'équipement sportif Tactical Steel et d'autres activités. Licencié en avril 2019, le secrétaire général de la CAF, Amr Fahmy, avait envoyé une lettre à la FIFA dans laquelle il accusait M. Ahmad de corruption – paiement de pots-de-vin à plusieurs dirigeants, usage personnel de fonds de la CAF – et de harcèlement sexuel à l'encontre de plusieurs salariées de la Confédération. Ahmad Ahmad avait été élu à la tête de la CAF en 2017, en remplacement du Camerounais Issa Hayatou. Du coup, le dirigeant malgache de 60 ans, élu à la tête de la CAF en mars 2017, ne pourra pas postuler pour un second mandat en mars prochain. Ils ne seront donc plus que quatre candidats à ce scrutin, à savoir le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, le Sud-Africain Patrice Motsepe, l'ancien président de la fédération ivoirienne (FIF), Jacques Anouma, et le président de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM), Ahmed Yahya. L'instance dirigeante du football africain dévoilera cependant la liste officielle des noms des candidats le 11 janvier 2021. Selon les échos parvenant de la CAF, ce forfait d'Ahmad Ahmad ouvre la voie au président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Me Augustin Senghor, soutenu par sa compatriote, la n°2 de la FIFA, Fatma Samoura. Lors d'une récente sortie médiatique, le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avait critiqué ouvertement la gestion du président actuel de la CAF, Ahmad Ahmad, dont le mandat à la tête de l'instance africaine prendra fin au mois de mars 2021. "Nous ne sommes pas contents de la gestion de la CAF pendant les dernières années. J'estime que la Confédération africaine de football mérite une meilleure gestion et de meilleurs gestionnaires", avait-il déclaré, au moment où plus d'une quarantaine de fédérations africaines avaient apporté leur soutien à Ahmad Ahmad. En juillet 2019, la CAF avait annoncé la nomination de la secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura, comme déléguée générale pour l'Afrique à partir du 1er août, pendant six mois, pour superviser la CAF, tout en restant à son poste de numéro deux de la FIFA. La décision fait office de réponse aux multiples polémiques et scandales qui ont agité la CAF ces derniers mois. Ahmad avait affirmé avoir sollicité lui-même cette supervision de la FIFA qui prévoyait notamment "un audit général de la CAF (...) dans les plus brefs délais par la FIFA et la CAF".
