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L'urgence d'agir
des associations se mobilisent contre les violences faites aux femmes
Publié dans Liberté le 24 - 11 - 2020

Abrogation du code pénal, création de centres pour l'accueil des femmes violentées et leurs enfants ou encore la révision de la législation en vigueur sont, entre autres, les actions préconisées par une dizaine d'associations de lutte contre les violences faites aux femmes.
Les violences faites aux femmes interpellent de plus en plus dans notre société. Le meurtre récent, dans des conditions abominables, de la jeune Chaïma, 19 ans, retrouvée morte le 3 octobre dernier, a soulevé une vague d'indignation sans précédent à travers le pays. Beaucoup découvraient alors l'ampleur des féminicides et des violences multiformes subies par des femmes souvent réduites au silence.
Au moins 45 femmes et filles ont été victimes de féminicides depuis le 1er janvier 2020 au 14 novembre de la même année, selon Féminicides-dz.com, un site qui recense les meurtres et les assassinats de femmes et de filles. Devant cette situation inquiétante, l'indignation ne suffit plus. Un travail de sensibilisation de fond impliquant les acteurs de la société civile et les autorités est plus que jamais nécessaire à entreprendre. C'est ce à quoi appelle un texte collectif, parvenu hier à notre rédaction, et signé par une dizaine d'associations et de collectifs de femmes implantés à travers tout le pays.
Profitant de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, demain 25 novembre, l'appel signé par le Face Femmes algériennes pour un changement pour l'égalité, l'AEF, Agir pour l'émancipation des femmes, le Réseau Wassila, Sawt Nssa de Constantine, la Fondation pour l'égalité/Ciddef, Femmes en Communication (FEC) ou encore les collectifs de femmes d'Alger, d'Oran et de Béjaïa invite à se "méfier de l'indignation sans lendemain" et à agir pour stopper le cycle infernal des violences faites aux femmes, en proposant des actions concrètes et réalisables.
"La vague d'émotion qui a submergé notre pays, la tempête médiatique provoquée par le martyre de Chaïma, l'ampleur du mouvement d'effroi, répercuté par les réseaux sociaux, nous ont rappelé chacun de ces assassinats rivalisant de brutalité et d'horreur, qui sont commis, en Algérie comme dans le reste du monde (...). Mais allons-nous continuer à inscrire chacune des victimes dans un décompte macabre ? Allons-nous nous contenter d'inscrire leurs prénoms pour leur redonner leur humanité et leur rendre un nécessaire hommage ?" s'interrogent les rédacteurs du document qui ne manquent pas, par ailleurs, de s'offusquer du fait que ces drames soient relégués à la rubrique des "faits divers" et trop souvent traités sur "le mode sensationnel".
Les signataires du texte rappellent, à ce propos, que cette violence barbare est le résultat de "la banalisation de la violence subie par les femmes, quelle qu'en soit la nature ou la gravité, mais ils sont surtout le fruit de la culture de la domination". Ils appellent, en outre, à se méfier de la surenchère quant aux sanctions à infliger aux criminels, estimant qu'aucune violence n'est acceptable.
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"Quand les proches réclament vengeance par le Kissas, nous comprenons leur cri de douleur et de révolte, car rien n'est plus terrible que de se voir enlever la vie d'un enfant par la folle volonté d'un semblable", mais, poursuit le texte, "relayer ce cri déchirant en proposant la peine de mort comme si elle avait un effet dissuasif : non", tranchent les associations et collectifs de femmes, en indiquant que les lois pénales ont été inventées pour punir ceux qui se donnent le droit de vie et de mort sur autrui et que l'exécution capitale "ne pourrait dédouaner les sociétés de leur responsabilité collective".
Le texte collectif soutient, pour prévenir contre la violence extrême qu'est le féminicide, qu'"il nous faut surtout lutter contre les mécanismes qui la rendent possible : la culture de la violence au sein de la famille, à l'école, dans la rue, au travail. Il nous faut également combattre l'ordre mondial basé sur les inégalités, l'injustice et travailler à transformer les réalités qui infériorisent les femmes".
Pour mener cette lutte contre la violence faite aux femmes, le document collectif appelle les pouvoirs publics, les décideurs, à mettre en œuvre, en urgence, "des centres d'appels téléphoniques accessibles gratuitement 24 heures sur 24, à partir de fixes et de portables pour appeler au secours, et des protocoles d'intervention rapide des services de sécurité sensibilisés et formés à cette mission". Par ailleurs, et pour protéger les femmes avant qu'elles ne meurent, le texte estime que les agresseurs doivent être immédiatement interpellés et les victimes mises sous protection "avec ou sans certificat de médecine légale".
Il s'agit, ajoute le texte, de "réquisition d'hôtels pour abriter les femmes et leurs enfants en danger". Pour venir en aide aux femmes et aux enfants victimes de violences, les associations signataires appellent, en outre, les autorités à la "construction de centres d'hébergement, partout dans le pays, avec un accès aux femmes victimes de violences, quel que soit leur statut matrimonial, avec ou sans enfants".
Pour ce faire, le document propose la création d'un "budget alloué à l'aide aux victimes de violences et à leurs enfants". Les signataires font également état de la nécessité de développer des programmes de formation des professionnels de la police, de la justice, des services sociaux pour protéger les victimes, éloigner l'agresseur, enregistrer la plainte, orienter les victimes vers des structures dédiées.
Ils préconisent aussi de prévoir des "dotations financières aux associations d'aide aux femmes victimes de violences et le droit de se porter partie civile auprès des tribunaux dans les affaires judiciaires liées aux violences faites aux femmes". Lutter efficacement contre la violence faites aux femmes implique également un arsenal juridique adapté et performant.
C'est pour cela que le document préconise de mettre en place un dispositif de lois efficace contre les violences faites aux femmes, comme l'éloignement immédiat de l'agresseur en attendant l'enquête et la mise en place de modalités de jugement rapide et exemplaire, l'inscription de dispositions qui protègent les témoins contre le risque de représailles au niveau professionnel, l'abrogation de l'article 326 du code pénal qui permet à l'auteur d'un viol d'échapper aux poursuites s'il épouse sa victime, laquelle est, alors, exposée à un mariage forcé, l'introduction du crime de "féminicide", dans le code pénal ou encore l'abrogation du code de la famille et la promulgation de la loi-cadre contre les violences faites aux femmes.
À cela doit s'ajouter, insistent les rédacteurs du document, un travail de sensibilisation qui doit être mené en profondeur avec, notamment, des campagnes massives d'éducation à l'égalité, que ce soit dans les programmes et établissements scolaires, dans les affichages de rue et ou dans les médias et les télévisions, en particulier.

K. Benamar


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