Une fois de plus, l'Algérie vient d'être citée parmi les pays qui ont profité de la crise sanitaire pour imposer un verrouillage et des restrictions aux libertés. En effet, dans son dernier rapport publié sur l'état de la démocratie dans le monde, l'ONG internationale, IDEA, basée à Stockholm, capitale de la Suède, a noté un recul en matière de démocratie qui touche plus de la moitié des pays dans le monde, mais plus particulièrement dans 96 pays où des mesures mises en place pour contenir la pandémie suscitent, est-il précisé, "des inquiétudes du point de vue de la démocratie et des droits de l'Homme". Dans le rapport en question, l'Algérie ne figure, certes, pas dans le top 15 des pays du monde qui suscitent le plus d'inquiétude, à leur tête l'Inde, ni encore parmi les dix démocraties qui n'avaient aucun signe apparent d'érosion démocratique, mais figure, néanmoins, parmi les 112 pays qui ont mis en place un verrouillage national, et aussi parmi "les régimes hybrides", aux côtés de la Russie, du Brésil, de la Hongrie, de l'Azerbaïdjan, de la Bolivie, de la Bosnie-Herzégovine, du Botswana, de la Thaïlande et de dix autres pays, qui ont profité de la situation sanitaire pour imposer des restrictions et adopter, modifier ou utiliser des lois existantes pour lutter contre la désinformation sur la Covid-19. Concernant, les actions visant à restreindre la liberté d'expression avec la justification de lutter contre la propagation et la désinformation sur le virus, les mesures et actions ont inclus le harcèlement des journalistes, les restrictions d'accès à l'information pour les journalistes, les amendes aux journalistes et la fermeture des actualités des sites, le rapport note, en revanche, qu'elles ont eu lieu dans toutes les régions et tous les types de régime, bien que, précise l'ONG, elles soient plus nombreuses dans les pays non démocratiques sans, toutefois, citer l'Algérie comme étant un pays concerné par ces mesures. Abordant l'après-pandémie, cette ONG internationale, tout en se basant sur les mouvements sociaux qui ont secoué le monde durant l'année 2019, cite l'Algérie parmi les pays où les crises financières résultant de la pandémie aggraveront probablement le mécontentement civique. L'ONG rappelle que le monde a fait face à une vague de protestation en 2019 avec des citoyens qui se sont mobilisés lors de manifestations pour exiger plus d'équité politique comme au Chili, en Colombie, en France et aux Etats-Unis, et moins de corruption, comme en Irak et au Liban, et plus de démocratie, comme en Algérie, en Guinée et au Soudan. Cette ONG prévient que les citoyens s'impatientent face aux restrictions et expriment leur mécontentement face à la gestion de la pandémie et à la crise économique et, par conséquent, note-t-elle dans son rapport, "davantage de manifestations et de troubles sociaux devraient être attendus dans les mois et les années à venir à mesure que les difficultés économiques s'aggraveront".