La crise opposant le Qatar à quatre pays arabes va dominer le sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG) aujourd'hui en Arabie Saoudite, Ryad comme Doha semblant vouloir tourner la page. En juin 2017, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont rompu les liens avec le Qatar, l'accusant d'être trop proche de l'Iran et d'appuyer les Frères musulmans, classés "terroristes" par Le Caire et des pays du Golfe, et les groupes terroristes autoproclamés Etat islamique et Al-Qaïda. Le Qatar a nié soutenir "les groupes terroristes" et accusé ses détracteurs de vouloir le mettre "sous tutelle". La rupture s'est accompagnée de mesures économiques, comme la fermeture des liaisons aériennes et maritimes avec le Qatar et de la seule frontière terrestre de ce pays gazier, avec l'Arabie Saoudite. Pour rétablir les relations, les quatre pays ont réclamé au Qatar notamment la fermeture de la télévision Al-Jazeera, connue pour ses critiques acerbes de certains régimes arabes, et d'une base turque. Mais le Qatar voit dans ces demandes des atteintes à sa souveraineté et dénonce le "blocus" qui lui est imposé. Après un certain flottement, les Etats-Unis, alliés des cinq pays impliqués dans la crise, sont intervenus. Ils ont insisté sur l'importance de l'unité du Golfe face à la République islamique d'Iran, grand rival régional de Ryad et pays ennemi de Washington. Le conseiller américain à la Sécurité nationale, Robert O'Brien, a déclaré en novembre qu'autoriser les avions du Qatar à survoler le voisin saoudien était une priorité pour Washington. En retour, les analystes estiment que le Qatar pourrait modérer le ton d'Al-Jazeera à l'égard des Saoudiens. Ces questions seront au centre du sommet du CCG prévu à Al-Ula, dans le Nord-Ouest saoudien. Outre le pays hôte, le CCG comprend Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Qatar, Oman et le Koweït. L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a été officiellement invité au sommet comme les précédentes années, mais il n'y avait pas assisté. Cette année, il n'a pas encore indiqué s'il irait à Al-Ula.