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Silence de la mer et angoisse des familles
mystérieuse disparition de 23 harraga de BéjaIa
Publié dans Liberté le 09 - 01 - 2021

En l'absence d'information officielle sur cette affaire, les familles des harraga sont à l'affût de la moindre nouvelle sur les médias et les réseaux sociaux.
Leurs familles sont sans nouvelles d'eux depuis leur départ le 17 décembre dernier. Partis de Oued Dass, une plage de Toudja à l'ouest de Béjaïa, le sort des 23 jeunes harraga reste mystérieux. Ils sont portés disparus. Leurs parents et proches sont dans un désarroi total. Leur espoir s'amenuise et leur angoisse s'accentue.
Leurs différents appels de détresse lancés aux autorités compétentes demeurent sans écho. Après des démarches auprès du ministère des Affaires étrangères, des services de sécurité, de la marine nationale, du Croissant-Rouge algérien et des services de la wilaya, aucune suite n'a été donnée à leurs doléances.
Les familles ont même organisé, le lundi 28 décembre dernier, un rassemblement devant le siège de la wilaya de Béjaïa pour interpeller les autorités à l'effet de donner suite à leur appel de détresse. "Nous voulons nos enfants morts ou vifs", ont-ils scandé haut et fort.
Elles ne comprennent pas ce silence. "C'est un grave scandale ! Les autorités de notre pays observent un silence assourdissant, alors que nos parlementaires de Béjaïa affichent une indifférence totale sur ce drame qui secoue plusieurs familles bougiotes", dénonce M. Kherfellah, dont un neveu, Nadir Kherfellah, 24 ans et un beau-frère, Imad Djilbani, 25 ans, figurent sur la liste des 23 jeunes qui ont tenté la traversée dont la destination serait l'Espagne.
Selon M. Kherfellah, les deux jeunes harraga, Nadir et Imad, qui vivaient dans le même quartier, la cité Moula (ex-Beaumarchais), en plein centre-ville de Béjaïa, n'avaient qu'un seul espoir : quitter le pays pour mener une vie meilleure sous d'autres cieux plus cléments.
Son neveu, Nadir, qui avait décroché un contrat de travail en qualité d'agent de sécurité à l'Union des coopératives agricoles (UCA) d'Oued Ghir, a essuyé plusieurs refus de visa, dont le dernier en date lui a été signifié par l'ambassade de Lituanie qui fait partie des 27 pays de l'Union européenne. Quant à son beau-frère, Imad, il était journalier.
"Mon neveu Imad a tenté à maintes reprises d'avoir un visa pour rejoindre son frère et ses quatre oncles installés en France. En vain. Il est vrai qu'il a souvent exprimé son souhait de vivre à l'étranger, comme c'est le cas d'ailleurs de la majorité des jeunes Algériens, mais il n'a, à aucun moment, fait part de son intention de recourir à la harga", raconte Kamel Dahes, rencontré devant son magasin, sis au quartier populaire d'El-Khemis.
"Une fois, je lui ai même déconseillé d'opter pour une telle aventure suicidaire. Sa réaction était rassurante. Finalement, il a fini par céder à la tentation", a-t-il ajouté non sans amertume. Selon les témoignages de ces deux pères de famille, les 23 jeunes partis à bord d'une embarcation de fortune, "ont été trahis par le propriétaire de la barque qui devait les acheminer vers la côte ibérique".
Ce dernier, après avoir ramassé son pactole, s'est carrément éclipsé, laissant ses "clients" livrés à leur triste sort. Il serait en fuite et activement recherché par les services de sécurité, ont-ils affirmé. Le coût d'une traversée, précisent-ils, est estimé entre 30 et 35 millions de centimes.
Notons qu'en l'absence d'information officielle sur cette affaire qui a défrayé la chronique locale, les familles des 23 jeunes harraga sont à l'affût de la moindre nouvelle sur les médias et les réseaux sociaux.
Une rumeur persistante, relayée par des internautes locaux, affirme que les 23 jeunes disparus auraient été arrêtés par les gardes-côtes tunisiens après que leur embarcation a été détournée de sa trajectoire par les grosses vagues et les fortes rafales de vent.
"Bien que ce soit une rumeur, elle nourrit tout de même un espoir chez les parents de ces jeunes harraga", lâche M. Kherfellah, avant d'avouer que "depuis la disparition de son frère, ma femme n'arrive pas à se remettre tant sa peine est grande. D'ailleurs, elle est partie chez ses parents pour tenter d'apaiser leur douleur".
Visiblement remontés contre les autorités publiques, nos deux interlocuteurs assènent : "Les dirigeants de ce pays sont seuls responsables de cette malédiction qui frappe notre jeunesse.
L'histoire les jugera tous !" Et de poursuivre : "Où sont les hélicoptères mobilisés par nos dirigeants pour survoler le ciel des grandes villes algériennes lors des marches hebdomadaires du Hirak ?" Sur sa lancée, M. Kherfellah affirme que durant les premiers mois de la révolution populaire du 22 Février, ces jeunes avaient l'espoir d'un changement démocratique. D'ailleurs, ils n'ont raté aucune manifestation de rue.
Néanmoins, leur espoir a fini par s'évanouir au lendemain de l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. "Leur sentiment de désespoir s'est accentué avec l'apparition de la pandémie de coronavirus suivie par la vague de répression qui continue de s'abattre sur les militants du Hirak. Voilà une réalité amère", regrette-t-il.
Contacté par nos soins, le chef de sûreté de la wilaya de Béjaïa, Tahar Benazzoug, assure que ses services "ont entrepris toutes les démarches administratives et légales en vue de retrouver les traces de ces 23 jeunes portés disparus. Nous avons saisi toutes les autorités, y compris Interpol. Mais pour le moment, nous n'avons reçu aucune réponse".

KAMAL OUHNIA


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