Des citoyens, dont certains à bord de leur véhicule ou à moto, ont réinvesti la rue dans la nuit de dimanche à lundi au centre-ville de Jijel pour appeler à la levée des mesures de confinement. Des slogans du Hirak ont même été scandés tout au long de la marche qui a sillonné certaines rues avant qu'un rassemblement soit improvisé au centre-ville en plein couvre-feu. Après ce rassemblement pacifique, la foule s'est dispersée dans le calme. Il faut dire que cette sortie nocturne est la deuxième organisée après celle de samedi à dimanche. Si les mesures de confinement ont motivé ces mouvements de protestation selon les slogans, il n'en demeure pas moins que certains ont eu la tentation de reprendre les traditionnels slogans du Hirak. Depuis la crise sanitaire, aucune marche du Hirak n'a été organisée à Jijel. Ces marches nocturnes sont cependant les premières à être improvisées depuis que ces manifestations ont cessé. Ces manifestations témoignent aussi de ce malaise social dû à la paralysie de l'activité socio-économique qui a touché, à l'instar de toutes les autres régions du pays, la wilaya de Jijel. Le désir de revenir à une situation normale risque cependant d'être confronté à la réalité épidémique qui reste menaçante en dépit du fléchissement de la courbe des contaminations au coronavirus à Jijel. Il faut cependant noter qu'avec ces marches, même si certains peuvent minimiser leur importance, les autorités risquent de se retrouver face au dilemme d'alléger, voire de lever les mesures de confinement partiel au risque de subir les critiques et le mécontentement de la communauté sanitaire, qui continue d'être mobilisée dans sa lutte contre la Covid-19. La seconde option est celle de maintenir ces mesures avec le risque de voir ces manifestations nocturnes prendre de l'ampleur. Mais dans les deux cas de figure, les autorités concernées sont appelées à trouver des solutions pour rassurer les uns et les autres sur le bien-fondé des décisions prises. D'autant que des voix au sein de ces manifestations nocturnes ont fait le constat que des wilayas moins touchées ont vu les mesures de confinement partiel levées. En tout état de cause, il s'agit de sauvegarder la santé du citoyen, mais aussi d'assurer une activité économique à même de garantir à ces mêmes citoyens une source de revenus pour vivre décemment. Un jeu d'équilibre difficile à tenir, serions-nous tenté de dire. Amor Z.