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"L'informel se nourrit de croyances qui ne reconnaissent pas le rôle régulateur de l'Etat"
Driss Reguieg Issaad, Professeur à l'Université d'Oran 2
Publié dans Liberté le 30 - 03 - 2021

Liberté : Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Youcef Belmehdi, a appelé, dimanche, les commerçants à se conformer à l'esprit de la charia dans toutes leurs transactions, en application des règles de la jurisprudence islamique en matière de vente. N'est-ce pas là une manière décalée et détournée d'aborder la dérégulation que la Banque centrale n'a cessé de pointer du doigt pour justifier la hausse des prix des produits de large consommation ?
Driss Reguieg Issaad : Il est clair que ces mesures préconisées par le ministère des Affaires religieuses ne font qu'affirmer les préférences des politiques pour les solutions affectives au détriment des solutions cognitives et conatives. En dépassionnant le débat sur les pratiques commerciales et en les analysant avec la froideur nécessaire, beaucoup de pistes de réflexion émergeront. La charia ne peut, à elle seule, permettre une formalisation de l'acte et de la pratique mercantiles. La religiosité comme approche de régulation commerciale se limite à la seule question de la confiance qui est une valeur supposée rassurer les partenaires lors de transactions commerciales. Quant au contenu de ces transactions, il ne pourrait être régulé que par des dispositifs légaux issus de la législation.
En toile de fond se pose la récurrente question de l'économie informelle qui semble dicter de plus en plus sa loi, accaparant des parts importantes du secteur marchand et de celui de la distribution des biens alimentaires et non alimentaires. Face à ce fléau, le gouvernement semble vouloir aller mollo en optant en faveur de la finance islamique pour bancariser l'économie informelle. S'agit-il, selon vous, d'une fuite en avant sachant que la finance islamique existe depuis des années en Algérie sans que sa part de marché bouge d'un iota ?
La corrélation entre la religiosité et l'exercice de l'activité commerciale n'est plus à établir. L'informel se nourrit de croyances qui ne reconnaissent pas le rôle régulateur de l'Etat. Il s'agit pour beaucoup d'une activité foncièrement régie par la spéculation. Par rapport à ce constat, la finance islamique ne peut être qu'un facteur accélérateur de l'informel.
Ne pensez-vous pas que les pouvoirs publics semblent, encore une fois, privilégier les palliatifs plutôt que de prendre le taureau par les cornes en mettant en place de sérieuses réformes économiques et budgétaires ?
La question répond à elle-même. En effet, les mesures budgétaires et économiques sont des mesures qui fâchent. Nous allons devoir continuer à caresser le chat dans le sens du poil. Du reste, l'argent de l'informel par essence rejette toute forme de circulation dans un quelconque circuit bancaire formel même s'il a le cachet islamique. L'informel a cette capacité à réagir aux situations et opportunités sans être bridé par des procédures et protocoles émanant même de banques islamiques.
Ensuite, la fiscalisation des activités informelles va à contresens de la raison d'être de ce type d'activités. Fiscaliser c'est traçabiliser, donc formaliser cette activité. Les mesures prônées sont une reconnaissance tacite de l'Etat à vouloir formaliser l'informel à défaut de le contenir. L'économie souterraine est une activité réelle et doit par conséquent être d'abord formalisée par un ciblage des acteurs (qui ne connaît pas qui fait de l'informel). Des offres plus intéressantes devraient par conséquent être faites en se basant sur l'impératif économique plutôt que sur des considérations religieuses.


Propos recueillis par : Ali Titouche


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