La reprise des négociations au sein de l'Opep+, lundi dernier, n'a pas permis de trouver un terrain d'entente sur la question de l'augmentation de la production de pétrole. L'Opep+ semble errer, sans but, dans le brouillard du marché, dans un creux antagoniste. La reprise des négociations, lundi 5 juillet, n'a pas permis de trouver un terrain d'entente sur la question de l'augmentation de la production de pétrole de 400 000 barils par jour (chaque mois) entre août et décembre, soit un total de 2 millions de barils quotidiens remis sur le marché d'ici à la fin de l'année. De plus, les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs dix alliés n'ont pas arrêté de nouvelle date pour la poursuite des discussions, en raison de désaccords entre les Emirats arabes unis et le reste de l'alliance. Les Emirats arabes unis qualifient "d'injuste" l'augmentation de la production dont il est question, parce qu'elle ne "comporte pas un relèvement" de leur quota. Leur volume de production de référence, qui sert de base au calcul de leur quota, se situe actuellement autour de 3,17 millions de barils par jour. La Fédération souhaite qu'il soit "relevé à 3,8 millions de barils par jour". Ce seuil arrêté à la date d'octobre 2018 est jugé "obsolète" par les Emirats. Les Emirats se déclarent, néanmoins, prêts à prolonger l'accord sur le relèvement de la production, si nécessaire, mais demandent que les volumes de production de référence soient revus à la hausse, afin de s'assurer qu'il soit équitable. Depuis 2018, l'Opep+ a mis en place une politique de limitation de sa production, afin de soutenir les cours de l'or noir, en berne en raison d'une baisse drastique de la demande en pétrole. Au sein d'une instance, l'Opep+, qui est traditionnellement le théâtre d'une rivalité entre Moscou et Riyad, la fédération des Emirats fait figure de rabat-joie. Celle-ci est, pourtant, l'un des alliés les plus fidèles du royaume wahhabite. Ainsi, les moments d'entente et d'alliance entre l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont émaillés de périodes de différends et de rivalités sur le front pétrolier. Tenant à la diversification de ses partenaires économiques et, depuis peu, géopolitiques, l'Arabie a réussi, elle, à établir un rapprochement avec la fédération de Russie. La disposition de Moscou et de Riyad pour soutenir l'augmentation de l'offre a pesé lors de la prise de décision par l'Opep+. Bien évidemment, les deux pays n'accepteraient pas de jouer à la roulette russe, peu importe l'enjeu. Ils se sont engagés dans une stratégie qui va au-delà du simple traitement du système de quotas, pour, soi-disant, favoriser l'équilibre du marché. Au-delà du différend avec les Emirats arabes unis, l'Opep+ a choisi de rouvrir progressivement le robinet d'or noir après l'avoir serré de manière très forte au début de la pandémie. Elle se montre ainsi circonspecte, en soulignant la nécessité de rester très prudent et attentif à l'évolution des conditions du marché. Quant au prix du pétrole, il reste dans une fourchette comprise entre 75 et 77 dollars le baril. Hier, le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 75,80 dollars à Londres, en hausse de 1,70% par rapport à la clôture de mardi. À New York, le baril de WTI pour le mois d'août gagnait 1,85%, à 74,73 dollars.