Résumé : Maître. B dut partir préparer une audience. Djamel et Djamila attendirent dehors. Ils priaient pour que tout se passe bien. Djamila était morte d'inquiétude et se sentit mieux lorsqu'il lui parla de la promesse faite à Louisa. Elle vivra avec eux. Elle fera partie de la famille. Lorsqu'ils retournèrent à l'intérieur, le gynécologue qui l'avait prise en charge, demanda à leur parler. Il leur présenta les condoléances avant de leur expliquer qu'elle avait fait un AVC en plein accouchement. -Ce n'est pas possible. Je fais un cauchemar. Je n'ai pas perdu Louisa. Dis-moi que ce n'est pas vrai, dit Djamila. C'est juste un cauchemar, je vais me réveiller. Je vais la trouver au foyer. Elle est vivante, elle ne peut pas mourir. Elle n'est pas morte, Djamel ? Elle n'est pas morte, hein ? -Calme-toi, qu'Allah nous donne la patience. Courage omri... -Alors, c'est vrai ? Elle est morte ? -Hélas... -Courage ma fille. Mektoub Allah, personne n'échappe à sa destinée, dit Meriem, pleurant avec eux. Je sais que c'est dur, mais il faut accepter et prier pour son âme. Inchallah qu'elle ira au Paradis. Ce n'était qu'une enfant que la vie n'a pas gâtée. -La vie n'a rien à voir. Ce sont ces monstres... -Calme-toi. Arrête de ressasser le passé. Prions pour qu'elle trouve le repos éternel. Djamel la réconfortait comme il le pouvait, même s'il était aussi éprouvé qu'elle par la mort de leur amie. Partis pour identifier les cadavres, ils ne s'attendaient pas à ce que Louisa soit aussi bouleversée au point de faire un avc. Le gynécologue avait expliqué qu'il l'avait vite transférée au bloc opératoire pour tenter de sauver le bébé. Ce fut un échec. -Elle est encore à la morgue. Comme elle n'a pas de famille, elle sera enterrée dans le cimetière communal. -Non, ne les laisse pas l'enterrer dans le même cimetière qu'eux. Elle ne sera jamais en paix là-bas. -Yemma, notre famille a bien un cimetière au village ? Est-ce qu'ils accepteront qu'elle y soit enterrée ? -Il y a longtemps qu'on n'est plus en contact, avec eux... Mais n'importe qui peut y être enterré. C'est une bonne idée, je vais chercher le numéro de ton vieil oncle. Mais si je ne trouve pas le carnet d'adresses, il faudra que tu t'y rendes avant le couvre-feu. Meriem chercha dans les papiers de son mari, mais ne trouva pas le carnet. Mounir arriva à cet instant. Il n'était pas au courant des derniers évènements. Il écarquilla les yeux en voyant Djamila. -Qu'est-ce qu'elle fait ici ? -Si tu prenais de nos nouvelles plus souvent, tu saurais qu'on a retrouvé Djamila. -Dieu Soit loué. Khalti, j'ai eu un souci au bureau, mais pourquoi vous faites cette tête ? Ce devrait être un jour de fête. Qu'est-ce qui se passe ? C'est grave ? -Oui... À peine a-t-on retrouvé Djamila que Maître. B a appelé pour prévenir qu'ils auront besoin des victimes pour identifier les cadavres des terroristes. Louisa, Allah yerhemha, a eu un AVC... Elle n'a pas supporté de les revoir. Elle est morte et là, nous cherchons un cimetière où l'enterrer. -Dans notre village natal, on en a un, dit Mounir. Il est ouvert aux familles en besoin d'un endroit où enterrer leurs proches. Je peux vous arranger ça. Je vais prendre une journée pour vous aider. C'est tout ce qu'il vous faut ? -Je crois... Je veux qu'elle ait une veillée comme l'aurait fait sa famille. Je prépare le salon pour accueillir ceux et celles qui voudront y assister. Mounir prit Djamel par le bras. -Pendant ce temps, nous allons récupérer la dépouille. -Ramenez-la vite. Une fois seules, Meriem rejoignit Djamila, allongée sur le lit. Elle prit place près d'elle et Djamila se rapprocha et posa sa tête sur ces jambes. Elles pleurèrent ensemble. Meriem lui caressait la tête. Elle ne dit rien, aucun mot ne pourrait apaiser sa douleur. À peine remise d'une épreuve qu'ils en affrontaient une autre. Il leur en faudra du temps pour se remettre et guérir de leurs blessures.
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