Les souscripteurs aux 1 350 logements AADL de Bou Ismaïl ont adressé aux autorités de nombreuses correspondances pour la régularisation de leur situation, mais aucune n'a donné les résultats escomptés. Des centaines de souscripteurs au logement promotionnel aidé, dans le cadre du programme de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL), sont toujours en attente de leurs clés au niveau du site de Bou Ismaïl (Tipasa), où une partie des 1 350 logements est déjà terminée, selon des représentants de bénéficiaires. "Dans la partie ouest du site, il y a douze blocs dont les travaux sont achevés à 100% et dont il reste seulement le VRD (voirie et réseaux divers) à terminer. Trois autres blocs sont achevés à 98% et deux tours (R+15) sont à 90% d'avancement", affirme Maamar, un des représentants des souscripteurs, qui organisent tous les samedis un rassemblement de contestation. Cela, sans compter les nombreux rassemblements qu'ils ont observés devant le siège de la direction générale de l'AADL à Saïd-Hamdine (Alger). "Nous manifestons chaque samedi matin au niveau du site de Bou Ismaïl et ce, depuis plus d'un an. Nous avons saisi toutes les autorités, à commencer par la direction générale de l'AADL. Mais nous sommes encore là à réclamer nos logements", explique Hamid, qui venait de l'accompagner à la direction régionale de Blida, où le nouveau directeur de l'AADL leur a demandé de lui accorder un peu de temps pour pouvoir s'imprégner de leur dossier et essayer de régler leur problème dans les meilleurs délais. "Nous avons déposé nos dossiers en 2013, mais le projet a démarré en 2016, avant plusieurs autres projets du même type, déjà réceptionnés et livrés à leurs bénéficiaires", note Hamid, ajoutant que le poids de la location pèse lourdement sur son budget familial, à tel point que son salaire et celui de son épouse ne suffisent plus pour boucler les fins de mois. "Nous demandons les clés pour les appartements qui sont achevés et qui devaient être distribués le 5 juillet dernier", explique Maamar, montrant la dernière mise en demeure que l'AADL a adressée à l'entreprise turque, chargée de la construction de ces 1 350 logements. Selon cette mise en demeure, la société Turkam avait jusqu'au 30 juin dernier pour livrer le chantier, au risque de se voir retirer le projet, en plus des pénalités qui lui seraient infligées en cas de manquement à ses obligations. Depuis, les choses n'ont visiblement pas bougé sur place et la société en question poursuit les travaux à un rythme qui n'est pas pour rassurer les bénéficiaires de ces logements. Au-delà du fait que la réalisation du réseau du gaz naturel et de l'électricité, ainsi que de celui de l'alimentation en eau potable n'est pas non plus terminée, affirment nos interlocuteurs, "le site ne dispose d'aucune infrastructure de base (écoles, postes, dispensaire, etc.)". Ce qui n'est pas pour faciliter l'installation des futurs locataires et la scolarisation de leurs enfants. "Nous demandons les clés de nos appartements et que des sanctions soient prises à l'encontre de cette entreprise qui n'a pas honoré son contrat", exigent les souscripteurs, qui menacent d'actions de contestation plus musclées dans les jours et semaines à venir, si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Lyès Menacer