Alors que le wali s'est rendu dans les deux régions de Zekri et d'Azeffoun pour donner le coup d'envoi de la rentrée scolaire, les directeurs des établissements de l'enseignement moyen ont marqué, hier, la première journée de la rentrée scolaire par un rassemblement de protestation devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou pour dénoncer la situation du secteur de l'éducation dans la région. La grande majorité des directeurs de CEM exerçant sur le territoire de la wilaya ont pris part à cette manifestation, à laquelle avait appelé le bureau du Conseil national autonome des directeurs d'enseignement moyen (Cnadem). Sur une large banderole accrochée à l'entrée de la cité administrative, on pouvait lire : "La dignité du directeur est une ligne rouge." Dans un communiqué adressé à la presse, la veille de cette action, ces directeurs, qui ont déjà observé leur premier rassemblement de protestation le 14 septembre dernier devant la direction de l'éducation, ont expliqué que leur action a pour objectif de dénoncer "la situation intenable dans lequel se trouve le secteur de l'éducation dans la wilaya" et aussi, ajoutent-ils, "la politique de fuite en avant adoptée par la tutelle qui a laissé les directeurs d'établissement patauger dans des problèmes innombrables, notamment en cette période de rentrée scolaire". Ce syndicat, qui a menacé, dans son précédent communiqué, de boycotter la rentrée des classes en cas de non-satisfaction de ses revendications, a expliqué que l'administration centrale n'a réservé que le silence au cri des directeurs d'établissement du moyen. La revendication principale, rappelle le syndicat, consiste en l'envoi d'une commission ministérielle dans la région pour s'enquérir, accuse-t-il, de "la gestion catastrophique du secteur à Tizi Ouzou pour ainsi éviter que la rentrée scolaire ne soit compromise". "Le minimum des conditions matérielles et humaines pouvant garantir une rentrée scolaire normale, plus particulièrement l'eau qui constitue la condition première pour l'ouverture des réfectoires et l'application du protocole sanitaire, n'est pas réuni. Ajouter à cela un manque criant de mobilier scolaire, notamment les tables", détaille le bureau de wilaya du Conseil national autonome des directeurs de l'enseignement moyen dans son communiqué. Lors de leur premier rassemblement, le représentant de ce syndicat à Tizi Ouzou a déjà tiré la sonnette d'alarme en affirmant que "plus de 80 établissements scolaires sont sans aucune goûte d'eau depuis un mois, et que plus de 75 établissements scolaires n'ont pas suffisamment de tables et de chaises pour les élèves de manière à respecter le protocole sanitaire". Dans le même document, les protestataires réaffirment leur détermination à poursuivre leur mouvement, et même à entreprendre des actions plus radicales, jusqu'à la prise en charge de leurs revendications.