Plus de 300 Irakiens dont des chefs tribaux ont plaidé pour une normalisation avec Israël lors d'une conférence organisée par un think-tank américain au Kurdistan d'Irak, un premier appel du genre qui a déclenché hier une série de condamnations. La présidence de l'Etat, le gouvernement central de Bagdad et des factions politiques ont fustigé le colloque, organisé vendredi soir par le Center for Peace Communications (CPC), think-tank new-yorkais qui travaille sur le dossier de la normalisation entre Israël et les pays arabes. À Bagdad, le gouvernement central a dénoncé une "réunion illégale" à Erbil, qui "ne représente pas (l'opinion) des populations et des habitants des villes irakiennes". La présidence de l'Etat dirigée par le Kurde Barham Saleh a également condamné l'appel à la normalisation. Le puissant leader chiite Moqtada Sadr, à l'influence politique décisive, a, lui, appelé le gouvernement à "arrêter tous les participants". Et l'un des députés du groupe parlementaire du Hachd al-Chaabi, les ex-paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières, a dénoncé un "acte criminel". "Tous ceux qui ont organisé et participé à cette réunion sont des traîtres aux yeux de la loi. Ils doivent être jugés et recevoir la plus sévère des sanctions", a écrit Ahmed Assadi sur les réseaux sociaux. Les quelque 300 participants, sunnites et chiites, réunis à Erbil, capitale du Kurdistan, sont venus "de six gouvernorats : Bagdad, Mossoul, Salaheddine, Al-Anbar, Diyala et Babylone", selon le fondateur du CPC, Joseph Braude, expert américain d'origine juive irakienne.