Le département d'Abdelbaki Benziane assure qu'il n'y aura pas de changement dans le cursus de formation de médecins, maintenu à sept années. Les études de médecine en Algérie ne connaîtront pas de nouveaux changements cette année. C'est ce que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS) a indiqué dans un communiqué publié le 23 septembre, à quelques jours de la reprise universitaire annoncée pour le 3 octobre. Sans doute pour couper court à une rumeur naissante faisant état de la prolongation du cursus universitaire de 7 à 9 années, le département d'Abdelbaki Benziane a écrit : "Il est clairement entendu que conformément à la réglementation en vigueur, tous les étudiants actuellement inscrits en médecine feront un cursus de sept années." Soit deux cycles consécutifs de trois années chacun suivis d'une année de stage en internat. Une annonce qui n'agréait clairement pas le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyès Merabet, dont le constat est sans équivoque. "Les lobbies des spécialités médicales (...) continuent d'imposer leur logique autoritaire et 'monopolistique'. (...) Ils empêchent la création de la spécialité de médecine générale et l'adoption de sa formation comme c'est le cas dans les pays du Maghreb et les pays du monde depuis des décennies (...)", fustige-t-il sur les réseaux sociaux en déplorant que "la pensée calcifiée de certains 'spécialistes' et la myopie persistante des politiques de réformes boiteuses (...) entravent la concrétisation d'un projet et d'une demande stratégique pour l'avancement du secteur de la santé dans le pays (...)". Pour remédier au déphasage des programmes d'enseignement de médecine avec les évolutions mondiales et son impact sur le système de santé en Algérie, une réforme progressive des études médicales a été lancée dès la rentrée 2018-2019 par l'introduction, au premier cycle de trois années, de nouveaux modules (sciences humaines et langues), ainsi que d'une formation paramédicale. "Ce changement se poursuivra, dès la rentrée 2021-2022, par le deuxième cycle", indique le communiqué du MESRS qui explique, qu'outre la définition d'objectifs clairs dans l'enseignement théorique, la refonte des études de médecine consiste en un "renforcement conséquent et solide des stages pratiques" avec la mise en place d'un carnet de l'étudiant pour "le suivi et la validation de l'apprentissage et des compétences par des pédagogues et des praticiens". Au cours d'une rencontre d'évaluation de l'avancée de la refonte organisée à Alger par l'ensemble des facultés de médecine du pays, les participants (délégués d'étudiants et enseignants) ont été unanimes à constater la pertinence des stages pratiques qui permettent d'initier les étudiants au secourisme, aux soins infirmiers et aux apprentissages pratiques. En revanche, l'introduction des langues a été vue comme un échec tout comme le cours magistral qui a été autant rejeté par les étudiants que par les enseignants.