Les élections locales du 27 novembre mettront définitivement fin à 19 ans de règne continu du FLN à la tête de la ville d'Oran. En effet, depuis 2002, cette commune, la plus importante de la wilaya d'Oran, a été gérée par l'ex-parti unique, avec la présence discutée d'un homme en tant qu'édile pendant trois mandats. Le maire sortant Nourredine Boukhatem quittera son poste qu'il a occupé de 2002 jusqu'à 2021, avec une interruption de cinq ans, de 2007 à 2012. Cette absence du FLN est diversement commentée par la rue oranaise, mais l'explication la plus logique veut que le parti paye ses errements passés et actuels, notamment dans le mode de désignation des noms pour représenter la ville lors des échéances électorales. Pour Mouad Abed, un enfant du FLN qui a décidé de changer d'appartenance politique en se présentant sous les couleurs du Front El-Moustakbal, cette situation était pour le moins prévisible, dans la mesure où le divorce était consommé avec la base militante du parti. Cette dernière "croit plus en des personnes que dans la structure organique même du parti", explique-t-il. "À l'époque, c'était l'urne qui désignait les responsables organiques locaux du FLN (mouhafedh, responsables des kasmas), maintenant, on assiste à des parachutages d'Alger. Le parti, ainsi géré, a fini par perdre sa base", ajoute notre interlocuteur. Quant à son choix personnel, il précise que devant l'incapacité de recueillir les signatures exigées, il a décidé de se retirer, "mais le Front El-Moustakbal est venu me chercher, me convainquant de le rejoindre". Concernant le taux de participation, les observateurs politiques s'accordent à dire qu'il sera plus important que celui enregistré lors des dernières législatives. Notre interlocuteur abonde dans ce sens en tablant sur la proximité de la population avec les candidats. "Les gens connaissent les candidats et voteront pour les plus actifs sur le terrain associatif, culturel ou environnemental", argumente-t-il, en affirmant que les réseaux sociaux auront aussi un rôle à jouer lors de ce scrutin. "Les problèmes de la commune sont connus, comme la saleté, et les gens voteront cette fois-ci pour des personnes plus que pour des partis", assure Mouad Abed, qui voit dans cette perspective un plus pour sa candidature. En effet, la liste d'El-Moustakbal pour l'APC d'Oran compte trois délégués communaux, transfuges du vieux parti, et "nous comptons également convaincre la base militante du FLN qui est plus proche d'El-Moustakbal que des deux autres partis en lice, Hamas et RND", estime-t-il. Ce dernier pense qu'avec une bonne campagne électorale, son parti pourra dépasser l'écueil des 35% pour prétendre à la présidence de la mairie d'Oran. Rappelons qu'ils sont trois partis à se battre pour l'APC d'Oran et sept pour l'APW : TAJ, PT, Hamas, RND, Sawt El-Chaâb, Front El-Moustakbal et El-Bina.