La levée totale du confinement partiel à domicile depuis hier, décidée par le Premier ministre, qui était encore en vigueur dans vingt-trois wilayas, n'affectera que sensiblement le quotidien des citoyens qui semblent ignorer, depuis plusieurs semaines déjà, les mesures barrières préconisées contre la propagation de la Covid 19. C'est le cas à Constantine qui vit ces derniers temps au rythme des klaxons des cortèges nuptiaux et des décibels envoyés par les haut-parleurs d'orchestres musicaux célébrant les fêtes de mariage, circoncisions et autres rassemblements familiaux. Un relâchement total qui dénote l'indifférence affichée par les uns et les autres à l'égard des mesures de prévention décidées par les pouvoirs publics. Relâchement qui prévaut aussi dans les marchés, dans les lieux publics et même dans certaines administrations de la wilaya de Constantine. Pourtant, la capitale de l'Est figure parmi les wilayas les plus touchées par la Covid-19 puisqu'elle occupe la 5e place au niveau national en nombre de personnes contaminées depuis le début de la pandémie qui est de l'ordre de 10 232, selon le dernier décompte communiqué par le ministère de la Santé, lundi. Cela, au moment où le taux de vaccination n'a toujours pas atteint les cimes, malgré les multiples campagnes de sensibilisation et la multiplication des espaces dédiées à cette opération à travers le territoire de la wilaya de Constantine. Diversement appréciée par les Constantinois, la mesure décidée par le gouvernement quant à la levée totale du confinement partiel à domicile n'était pas au centre des intérêts de ces derniers. Mardi, jour férié, propice aux lève-tard, les discussions des rares badauds qui écumaient les quartiers du centre-ville étaient plutôt, tournées vers les célébrations du Mouloud et la Champions League européenne de football. Pour Hamza, la trentaine consommée, "ce déconfinement ne rime à rien. Cela fait plus de deux mois que rares sont les personnes qui ont continué à porter la bavette. Les mesures barrières ont été abandonnées dans les marchés, les supérettes, les transports, les administrations et lieux publics. Les fêtes de mariage célébrées en fanfare sont légion et font rarement l'objet d'avertissements des autorités compétentes. Cela dit, confinement ou pas, c'est kifkif. Hormis, peut-être, les routiers et voyageurs obligés de prendre la route pendant la nuit... sauf qu'ils le feront sans être précautionneux des mesures de prévention". Un avis partagé par Saïd, gérant d'une épicerie, qui avoue : "Personnellement je n'exige plus le port de la bavette dans mon magasin. Au risque de pénaliser mon commerce et mes clients au moment où plus personne ne respecte les mesures barrières. Nous avons enduré le martyre pendant un an et demi et j'espère que cette mesure qui était attendue sera suivie par d'autres pour que l'on puisse retrouver une vie normale et nos habitudes d'antan." À noter que la wilaya de Constantine a décidé à la fin de la semaine dernière la réouverture des salles de sport et structures aux personnes munies d'un "pass sanitaire".
