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"La vaccination jouera le rôle d'anti-confinement"
KamEl Sanhadji, président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire
Publié dans Liberté le 16 - 11 - 2021

Liberté : Vous avez été l'un des premiers à tirer la sonnette d'alarme sur l'arrivée "inexorable" d'une 4e vague. Pouvez-vous nous en dire plus quant à votre appréhension sur une telle menace ?
Pr Kamel Sanhadji : Nous ne sommes pas en reste. Maintenant, nous avons assez de recul pour comprendre, après deux cycles de circulation du virus SARS-CoV-2, que les vagues se succèdent et se ressemblent.
Ce qui se passait "ailleurs" se reproduisait en Algérie avec un décalage d'environ 4 à 6 semaines. Actuellement, en Europe en particulier, tous les indicateurs de recrudescence de la pandémie sont présents avec son lot de nouvelles hospitalisations, d'admissions en réanimation et un taux de reproduction du virus (R effectif) au-dessus de la barre fatidique de 1 (il était entre 0,7 et 0,8, il y a de cela une dizaine de jours) signant bien une nouvelle circulation du virus.
Un scénario vraisemblable concernant l'Algérie à cause, d'abord, des indicateurs qui ne baissent pas, mais qui montent en hausse, comme on peut le constater quotidiennement avec les chiffres du suivi de la pandémie, mais également avec un horizon sombre s'il arrivait à persister, avec la démobilisation vis-à-vis de la vaccination anti-Covid-19. Un retour aux mesures de confinement renforcées en Algérie est donc fondé, au cas où les indicateurs épidémiologiques l'imposeraient. Une couverture vaccinale importante et significative jouerait alors le rôle d'anti-confinement.
Tout le monde remarque un relâchement flagrant quant au respect des gestes barrières, pourtant d'une grande facilité. Comment expliquer ce comportement ?
C'est difficilement explicable, mais il y aurait plusieurs raisons. Ces raisons, qui sous-tendent l'hésitation à se faire vacciner, sont variées et complexes.Il pourrait s'agir d'un degré de confiance relatif à l'égard de l'efficacité et de l'innocuité des vaccins, les systèmes qui administrent les vaccins et les motifs de ceux qui produisent les vaccins. Un comportement complaisant quant à la faible perception des risques de maladies pouvant être évitées par le vaccin et qu'ils ne considèrent donc pas comme nécessaire.Le paradoxe de la commodité dans la mesure où les vaccins sont disponibles, abordables, accessibles et gratuits.
Le déficit dans la culture de la connaissance objective des réalités scientifiques, culture écrasée et doublée par l'installation d'une autre culture, celle de la "facilité", celle des fausses informations.
Quand il n'y avait pas assez de doses de vaccin, c'était la ruée vers les centres de vaccination ; aujourd'hui que ces doses sont en quantité plus que suffisante, nous faisons face à de la réticence...
En effet, un autre paradoxe est à relever. Lors de la 3e vague, l'engouement pour la vaccination était au rendez-vous, puis avec la baisse des contaminations, un relâchement a été, hélas, observé. Pourtant, le virus de la Covid-19 a été meurtrier, cet été en Algérie, avec le développement du variant Delta, semant la panique au sein de la population, créant une pénurie d'oxygène. Le relâchement constaté et la baisse importante de la mobilisation pour la vaccination vont inexorablement susciter la propagation d'autres variants préoccupants, sinon dotés de caractéristiques inattendues. Peut-être plus virulents que le Delta. Un stock de 13 millions de doses de vaccins est en attente sans trouver preneur ! Cette quantité est pourtant encore insuffisante pour les 25 millions de citoyens cibles non encore vaccinés.
Pourtant, le dilemme est clair : nous sommes face à deux éléments. Un ennemi invisible et mortel qu'est le virus SARS-CoV-2 et une arme efficace pour éviter les contaminations et réduire à plus de 90% la mortalité due au virus. Le choix est pourtant très facile.
Dans ces conditions, n'y a-t-il pas lieu de passer au stade persuasif en imposant le pass sanitaire pour avoir accès à des lieux publics, y compris les institutions comme la mairie, ou rendre visite à un parent malade à l'hôpital ?
La santé des citoyens relève des prérogatives de l'Etat qui en assure la garantie. Tout en préservant la liberté consacrée par la Constitution, le danger que pourrait causer un comportement doit être écarté par la réglementation.
C'est pourquoi, la relance de l'opération de vaccination à grande échelle, aux fins d'assurer une sécurité sanitaire satisfaisante et de protéger la santé des citoyens, s'impose. La mise en place d'un mécanisme (pass sanitaire) réglementaire visant à protéger la population serait indiquée, en particulier concernant les personnels des établissements et des structures recevant le public. L'accès réglementé à ces établissements s'appliquerait également à ce même public.
Pensez-vous nécessaire, voire obligatoire, de se vacciner avec une troisième dose ?
Des études toutes récentes viennent de démontrer que l'immunité (anticorps) conférée par la vaccination anti-Covid-19 s'amenuise 6 à 8 mois après la vaccination. Il est donc indiqué qu'une dose de rappel (appelée troisième dose) soit administrée aux personnes vaccinées après au moins six mois.
Il s'agit de relancer ("booster") les défenses immunitaires. Ce procédé est tout à fait anodin en vaccinologie car il y a bien des vaccins, comme celui de l'hépatite, qui nécessitent trois doses ou plus.
Dans le cas du vaccin contre la Covid-19, on s'acheminerait donc vers un vaccin à deux doses avec un rappel. La troisième dose est donc un rappel.
Quand on est convaincu de l'intérêt de la vaccination contre la Covid-19, la troisième injection (dose de rappel) est une évidence pour avoir un schéma vaccinal complet.

Propos recueillis par : LYES M.


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