Par Kamel Senhadji(*) Le temps presse. Pourquoi ? Il est plus que jamais temps de se protéger et de protéger les siens en se vaccinant pour bénéficier d'une sécurité collective et d'une protection des personnes fragiles. Et, enfin, un retour à la vie normale. Le geste vaccinal doit être immédiat si l'on veut amortir les effets néfastes de la quatrième vague inévitable cet hiver. Pourquoi ? Parce que l'effet d'un vaccin n'est observé qu'à partir d'un mois, voire plus, après son inoculation. Le temps de la troisième vague, l'engouement pour la vaccination a été au rendez-vous, puis avec la baisse des contaminations, un relâchement est, hélas, observé. Et pourtant, le virus du Covid-19 a été meurtrier cet été en Algérie avec le développement du variant Delta, semant la panique au sein de la population en créant une pénurie d'oxygène. Le relâchement constaté, la baisse importante de la mobilisation pour la vaccination vont inexorablement susciter la propagation d'autres variants préoccupants, sinon dotés de caractéristiques inattendues. Peut-être plus virulents que le Delta. La mise au point de vaccins sûrs et efficaces contre la Covid-19 est un énorme pas en avant dans l'effort de lutte mondiale. La mise en place de mesures sanitaires, l'hygiène, l'acquisition du vaccin et sa fabrication en Algérie ont permis de passer d'une situation de demande déficitaire à une situation d'offre vaccinale satisfaisante, voire excédentaire. La quatrième vague nous atteindra inexorablement Les indicateurs de la nouvelle vague sont bien là dans la plupart des pays européens avec des contaminations qui repartent à la hausse en majorité chez les non-vaccinés et très rarement chez les anciens vaccinés. Mais la poursuite de la vaccination ainsi que les effets positifs de la troisième dose de vaccin permettent d'éviter la gravité de la maladie et de réduire substantiellement le nombre de cas graves, voire de décès. La circulation cyclique du virus, depuis deux années, nous a permis de constater qu'il reproduit le même schéma : les vagues subies, en Europe en particulier, se reproduisent dans nos régions à chaque période hivernale et de plus en plus ascendantes. La quatrième vague nous atteindra donc inexorablement. Actuellement, la situation n'est point rassurante en Algérie, eu égard notamment au relâchement des mesures barrières et surtout à la sous-exploitation de l'arme pourtant disponible qu'est le vaccin. Pourquoi se vacciner ? Pourquoi le vaccin ? Le vaccin ? Il s'agit d'une catégorie de traitement aussi importante que les antibiotiques. En effet, avec les vaccins on s'adresse à des maladies que l'on ne peut atteindre par d'autres moyens. Celles causées par les virus et que les médicaments ne peuvent guérir. Les vaccins sauvent entre 2 à 3 millions de vies tous les ans. Ils comptent parmi les plus grandes avancées de la médecine moderne. Grâce à la science, la découverte du vaccin anti-Covid-19 est une chance inespérée. C'est pourquoi, la vaccination massive est salutaire pour les citoyens non encore vaccinés. Ils seront prémunis de Covid grave et de décès. Aussi deux doses ne seraient pas suffisantes ; la troisième est fortement préconisée pour les vaccinés depuis au moins six mois car, après ce délai, l'immunité tend à décliner. Mutualiser les efforts, faire front contre divers acteurs ont un rôle prépondérant dans la réussite d'un retour à la vie normale : les professionnels de la santé qui n'ont épargné aucun effort pour la préservation de la sécurité sanitaire et du bien-être des citoyens ; les médias qui contribuent à la diffusion et à la vulgarisation de la connaissance scientifique et médicale justes, l'éducation nationale qui, avec la sensibilisation de ses 10 millions d'élèves, contribuent à la promotion et à la protection de la santé. Il en est de même concernant le secteur de la jeunesse et des sports, ainsi que les associations de la société civile. K. S. (*) Président de l'Agence nationale de sécurité sanitaire.
