Les hommes de Djamel Belmadi continuent d'enchaîner les performances et donnent sans compter de la joie. Hier, face au Burkina Faso, ils ont décroché la qualification pour les barrages. Détenant une série d'invincibilités de 33 matches, les Verts ont vécu toutefois des moments difficiles durant cette rencontre devant un adversaire organisé et qui a failli créer la sensation, notamment après l'égalisation (2-2) en fin de partie. Fort heureusement que les coéquipiers de Slimani, l'un des meilleurs Algériens sur le terrain, ont géré les derniers instants pour arracher dans la douleur cette précieuse qualification pour les barrages, prévus au mois de mars 2022. Le plus dur est à venir car la dernière étape avant la phase finale du Mondial 2022 s'annonce, elle aussi, délicate compte tenu de la qualité des équipes qualifiées dans le chapeau 2. Ainsi, les sélections susceptibles de croiser l'Algérie aux barrages sont l'Egypte, le Ghana, le Mali, ou encore la République démocratique du Congo, le Cameroun ou la Côte d'Ivoire (qui devaient s'affronter hier soir). C'est dire que rien n'est encore gagné. D'autant que les Verts ont montré un pâle visage sur tous les plans notamment dans la construction, les duels et la maîtrise technique. Belmadi aura du pain sur la planche en vue de préparer le meilleur onze possible en vue d'aborder les barrages dans les meilleures conditions. Pour revenir à la rencontre proprement dite, l'entraîneur Belmadi s'est appuyé sur un schéma tactique (4-4-2) avec deux attaquants de pointe, à savoir, Slimani et Bounedjah. Cette manière n'a pas été fructueuse tant l'EN avait du mal à créer des actions dangereuses notamment en première période marquée par un jeu haché et maladroit. Une fois n'est pas coutume, la maîtrise technique n'a pas été au rendez-vous côté algérien. Preuve à l'appui : les Fennecs ont éprouvé les pires difficultés à poser le ballon, en multipliant les erreurs et autres maladresses. Pis encore, l'EN n'a pas fait montre de son habituel jeu collectif, organisé et efficace à la fois contrairement à un adversaire, pourtant amputé par l'absence de plusieurs habituels titulaires à l'image de Lassina Traoré, Bertrand Traoré pour ne citer que ceux-là. Il aura fallu attendre la 13e minute pour voir enfin les Verts réagir par l'entremise de Belaïli. Ce dernier, bien servi par Bennacer, va adresser une passe lumineuse à Bounedjah qui va rater sa reprise, Mahrez qui était à l'affût ne manque pas l'occasion de mettre le ballon au fond des filets du gardien Koffi. Algérie 1- Burkina 0. L'on croyait que cette réalisation allait faciliter la tâche aux Algériens. Au contraire, le Burkina Faso usant d'un jeu collectif avec des passes courtes et efficaces va se montrer dangereux. 18e minute, Yago aurait pu niveler la marque, mais la défense dégage en catastrophe. Quatre minutes plus tard, le Burkina Faso était à deux doigts de remettre les pendules à l'heure, mais M'bolhi veillait au grain. À la 33e minute, Bounedjah, dans un jour sans, va rater un but tout fait devant une cage affreusement vide. Bien servi par Mahrez qui aurait pu doubler la mise, l'attaquant d'Al Sad va rater complètement sa frappe au grand dam du public présent. En football, c'est connu : quand on rate, on encaisse. L'Algérie l'a vérifié à ses dépens puisque quelques minutes plus tard, Sanogo d'un tir puissant (37') ne laisse aucune chance à M'bolhi. Pis encore, les Verts passent à côté d'un naufrage certain. Ils étaient à deux doigts d'encaisser un deuxième but, n'était le sauvetage de Bensebaïni et de M'bolhi. Belaïli et Feghouli, les sauveurs Au retour des vestiaires, l'EN va changer complètement sa stratégie avec l'entrée en jeu de Feghouli à la place de Bounedjah. Mais le Burkina Faso était plus que jamais décidé à jouer son va-tout dans cette seconde mi-temps. 51e minute, Tapsoba a failli aggraver la marque, mais son essai a été dévié de justesse par M'bolhi. L'entame de la seconde période a été tout aussi délicate pour les Verts. Un début de seconde période très compliqué pour les Verts, qui n'arrivent pas à poser le jeu. Les Etalons, par l'entremise de Bandé vont donner le tournis à la défense algérienne. Mais le coup de génie de Belaïli (double passeur) va permettre aux Verts de reprendre l'avantage. Bien lancé par Bennacer, Belaïli va mettre dans le vent un défenseur avant de servir de l'extérieur du pied son coéquipier Feghouli qui va doubler la mise (69'). L'on croyait que le match était scellé, mais une erreur d'inattention va créer une situation de panique dans le camp algérien après le penalty sifflé en faveur du Burkina Faso suite à une erreur de Benlamri. Dayo se charge de la sentence et permet à son équipe de reprendre espoir. On assistera à une fin de match complètement stressante et angoissante où les Verts parviendront à préserver ce score de parité jusqu'au bout. Une qualification amplement méritée au vu du parcours de l'EN durant ces éliminatoires (quatre victoires, deux matches nuls et une place de leader avec 14 points). Les Verts ont souffert durant ce rendez-vous mais devront se préparer convenablement pour les barrages dont le tirage au sort est prévu pour le 18 décembre prochain à Doha.
