Le président bélarusse, Alexandre Loukachenko, s'est rendu hier dans un centre d'accueil pour migrants près de la frontière polonaise, en pleine crise entre l'Occident et Minsk, que l'Europe accuse d'avoir orchestré un afflux migratoire à ses portes. "Des migrants ont entouré le président et l'ont accueilli avec des applaudissements", a affirmé l'agence de presse Belta, qui a également publié une photo de M. Loukachenko rencontrant des employés de la Croix-Rouge. "Comprenez, nous ne pouvons pas lancer une guerre pour ouvrir un couloir vers l'Allemagne", pays que nombre de migrants souhaitent gagner, a déclaré M. Loukachenko lors de sa visite, selon des propos rapportés par Belta. Situé non loin du point de passage de Brouzgui, ce centre temporaire a été ouvert la semaine dernière pour accueillir des migrants qui campaient depuis des jours à la frontière par des températures glaciales, dans l'espoir d'entrer dans l'Union européenne (UE). Minsk affirme que des centaines de personnes ont été relogées dans ce centre, réduisant les tensions et les craintes pour la santé de ces personnes. Plusieurs centaines d'autres candidats à l'exil ont été rapatriés ces derniers jours dans leur pays, notamment l'Irak, d'où un grand nombre d'entre eux sont originaires. Hier vendredi, le président bélarusse a affirmé que 150 migrants "errent" toujours le long de la frontière. Alexandre Loukachenko est accusé par Bruxelles d'avoir attiré depuis l'été plusieurs milliers de migrants dans son pays, avant de les acheminer aux frontières orientales de l'UE, dans le but de "se venger" de sanctions occidentales. Ces dernières semaines, la Pologne a ainsi fait face, à sa frontière avec le Bélarus, à un important afflux de personnes.
