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Une bourgade où il fait bon vivre
Bougous (El Tarf)
Publié dans Liberté le 08 - 11 - 2005

Jamais voyage n'a été aussi savant que celui auquel nous fûmes conviés, samedi dernier, au départ d'une fourgonnette aménagée en transport de voyageurs reliant le chef-lieu de la wilaya d'El Tarf à la commune de Bougous surplombée par le mont d'El Ghoura (1 400 m d'altitude environ).
Après avoir attendu plus d'une demi-heure dans ce fourgon chauffé à blanc, le chauffeur décide enfin de desserrer les freins. On se cala dans nos sièges et on se prépara au grand voyage. Un grand voyage pour ceux qui savent apprécier ce paysage pittoresque est très instructif. Une verdure plein les yeux vous accueille dès que le véhicule amorce le premier virage donnant sur ce petit village enclavé sur une distance de 20 km. D'entrée, le chauffeur ne cacha pas aux clients des signes d'amabilité. Un peu trop appuyé sur son volant, cédant ainsi le passage à plusieurs voitures qui voulaient le doubler. Puis, il s'engagea dans le premier virage, sur une route tortueuse, à une allure déconcertante permettant aux occupants de savourer les plaisirs d'une campagne verdoyante en pleine saison automnale alors que derrière, des automobilistes excédés, voire même pressés de rentrer chez eux usaient et abusaient du klaxon pour que notre compagnon leur cède le passage. Aucune réaction de notre chauffeur, faisant semblant de ne pas les entendre tout en les gratifiant de gestes significatifs de fraternité et d'amitié.
Nous eûmes alors le loisir de contempler le barrage de Mexa, plus de 43 millions de m3, alimentant plusieurs communes. Les habitants ayant élu domicile dans les environs crient soif été comme hiver. Nous fîmes une halte à proximité d'une école primaire ; les enfants, l'air innocent, nous reçoivent avec une hospitalité peu particulière et propre aux habitants de la campagne. Plus loin, toujours sur les hauteurs, c'est le petit village de Mexa, dont les premières constructions ont été réalisées sur une cuvette. Un programme a été octroyé à la localité pour inciter les agriculteurs et les propriétaires terriens à programmer leur retour. L'école, la salle de soins et l'annexe administrative ont été réalisées. Ici, bien que le barrage se trouve à deux pas, les habitants souffrent le martyre en matière d'alimentation en eau potable.
Des femmes de tout âge, des enfants et des fillettes qui ne vont pas à l'école sont agglutinés autour d'une source d'eau datant de l'avant-indépendance. Ils passent de nombreuses heures pour avoir droit à quelques litres d'eau seulement afin d'étancher la soif. L'eau est servie à tour de rôle dans des jerrycans. Plus loin, nous vîmes une cohue humaine constituée uniquement de femmes. Elles reviennent de la forêt voisine avec, sur le dos, des fagots de bois qu'elles préparent pour l'hiver. Ici, cette saison est extrêmement rigoureuse, il commence à pleuvoir dès les premiers jours du mois de novembre. Les citoyens, qui n'ont pas hésité à nous accueillir chez eux, nous apprennent qu'ils continuent de partager la source se trouvant au flanc de la falaise avec les animaux sauvages sans qu'aucune mesure préventive ne soit prise.
À droite, l'on voit une véritable forteresse au bord de l'eau, c'est la seconde école primaire, elle porte encore de bien tristes souvenirs de la nuit coloniale de bien triste mémoire. Ainsi donc, en moins de 6 km, nous découvrîmes deux vestiges de notre histoire ancienne ancestrale.
Poursuivant sa course, le fourgon fit plusieurs haltes, tantôt pour esquiver les trous béants, tantôt pour faire monter ou descendre des passagers. Deux femmes bizarrement habillées attendent au bord de la route. Nous apprîmes, par l'intermédiaire d'un compagnon, qu'elles s'occupent de la garde de leur bétail. L'écrasante majorité de la gent féminine en ces lieux ne vont pas à l'école ou n'ont pas eu la chance de s'asseoir sur un banc. Ceci confirme les statistiques établies par le directeur de l'office de l'analphabétisme au niveau de la wilaya d'El Tarf, 81 000 analphabètes, soit le quart de la population globale qui dépasse les
360 000 habitants. La commune de Bougous est constituée de hameaux disparates. De jeunes écoliers montent gratuitement et l'on se demande où sont passés les véhicules de la solidarité destinés au ramassage scolaire. Ils se rendent dans leur douar, El Hamam, à un kilomètre et demi de Mexa. Tout le monde avait souhaité la réalisation d'un CEM ici (le hameau compte plus de 250 élèves scolarisés à Bougous) pouvant accueillir les autres élèves des autres hameaux environnants. Mais les dirigeants politiques communaux de l'époque ont décidé autrement. Le second CEM, réalisé à la hâte, est opérationnel à Bougous depuis 3 ans. Néanmoins, il n'a pas résolu les problèmes de scolarisation qui se posaient avec acuité. Contrarié par des chauffards imprudents, impulsifs même, le chauffeur de ce fourgon des années 1980 eut un haussement d'épaule et redémarra à l'allure d'un cortège funèbre. Après un laps de temps qui nous parut une éternité, nous arrivâmes enfin à Bougous, ce village socialiste nichée au flanc d'une montagne. “Le rythme de vie n'a pas changé”, nous disent nos interlocuteurs. Le problème de santé continue de se poser avec acuité et le projet de maternité ne s'est pas encore concrétisé. Les localités faisant partie de cette municipalité souffrent le calvaire, certaines n'ont pas encore eu droit à des tracés de routes aussi bien à Rihana, N'za Beldi ou Ben Saïdane, la vie est insipide et monotone…
Tahar Boudjemaâ


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